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The armor 3

   Le bracelet se mit à chauffer légèrement, et avant que j'ai pu atteindre l'atelier où se trouvaient des pinces et des tenailles, il se mit à se développer sur moi. Il se multipliait sous mes yeux à une vitesse incroyable, il avait déjà recouvert mon avant-bras, l'ensemble de mes doigts et remontait déjà jusqu'au coude. Chaque côté se collait à un autre côté et formait un nouvel hexagone qui se développait à son tour sur ses faces libres. 
   Il recouvrait tout mon bras, mon épaule et en un rien de temps, il contamina aussi mon buste, mes jambes, j'arrivai à peine à baisser la tête pour suivre le phénomène qui était en train de me momifier vivante, sans que je puisse rien faire. Impossible d'atteindre un téléphone et j'avais si peur que ma gorge était toute sèche, et même en faisant la respiration ventrale, je ne parvenais pas à libérer le moindre son.
   Fatalement, il finit par atteindre mon cou, mon menton, mes joues, je le sentais sur ma nuque, il recouvrait mes cheveux, arrivait à mon front. Je pris une dernière profonde respiration angoissée et je ne vis plus rien. J'étais bloquée dans une position ridicule les deux bras légèrement levés, les jambes en équilibre par rapport à mon bassin, ma nuque raide et ma tête droite.
    Je ne sais pas exactement combien de temps je restais ainsi, à respirer en me demandant quoi faire. Est-ce que j'avais appuyé sur un bouton, sur un déclencheur, sur quoi que ce soit qui dépassait... Non. Peut-être que c'était plutôt une sorte de système sensitif, à déclenchement automatique, lié au mouvement.
   Je n'étais pas morte, et je n'étais pas statufiée, enfin, je le supposais. Il fallait pourtant que je fasse quelque chose, je ne pouvais pas rester là indéfiniment et si mon mari me voyait comme ça, il me mettrait peut-être à la déchetterie, en pensant que j'avais encore récupéré un mannequin à la noix d'une copine.
     Et si tout cela n'était qu'une hallucination, la plus horrible qui soit, mais après tout, ce n'était ni logique, ni réel que ce truc là arrive, peut-être que l'objet indéterminé du début était tout simplement un hallucinogène et comme je n'en avais jamais pris de ma vie, ça me faisait un effet bœuf. Ça ne pouvait être que ça... Dans les films, les hallucinations s'en allaient en clignant des yeux. Par instinct, j'avais fermé les miens, il suffisait peut-être que je les ouvre et que je bouge et je me retrouverai plantée stupidement au milieu de ma cuisine.

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