Article épinglé

Poèmes lus 2015

Il s'agit des poèmes :
Yvette, 
Henri, 
La Grand Borde,
Brasser de l'air,
Publiés en 2015,
bonne lecture audio !
 
 
 
                                       



 

Ces petits riens qui font tout

 Me voici très émue de vous présenter mon dernier livre, pour les chanceux qui ont pu le manipuler au marché de Noël, n'oubliez pas de me contacter via "contact" ou bien via le mail valtovo@gmail.com.

Pour les autres, découvrez 26 poèmes et 26 tableaux dans une sorte d'odes aux petites choses qu'on fait et qui ont l'air de compter peu, mais qui comme le papillon, ou le colibri, ou ce que déclare Gandalf, sont certainement les actions les plus importantes...

Alors n'hésitez plus, commandez-le, frais port en plus pour ceux qui ne sont pas de la région agenaise...






Toujours disponibles

 Voici mes petites oeuvres, 3 livres et deux jeux de cartes pour mémoriser les verbes irréguliers anglais ! 

Pour rappel : 

- Dialogue et couleurs : ce sont des poèmes qui illustrent des tableaux. 

- Des parents presque parfaits : ce sont des sketchs sur la parentalité et les enfants soit-disant sages.

- Les contes du temps plus loin : ce sont des histoires racontées par Grand-père lapin sur ce que deviennent les objets qu'on "oublie" dans la nature.


Si vous êtes tentés, laissez un message sur le mail de ce site ou sur le facebook : 

https://www.facebook.com/MarcadetVal


Responsabilité

Je prends mes responsabilités
Mais elles sont à moi
Depuis ma naissance
Si je laisse mes responsabilités
Je perds ma voie
Ma connaissance

Responsabilité de ce que je crois
De ce que je vois
De ce que je reçois
De ce que j'envoie

Je choisis une bonne alimentation
Pour moi et mes proches
Je prends la responsabilité de ma santé

Je choisis ou non la télévision
Je mets dans ma poche
Les programmes de qualité

Je choisis le savoir avec augmentation
Un dictionnaire dans ma sacoche
Connaissances jamais arrêtées

Et si d'autres empruntent un autre chemin
C'est leur responsabilité
Pas la mienne

Juger serait bien vain
C'est leur liberté
Tout comme la mienne.

Colibri en vuelo | Victor | Flickr





Petite fille

Me voilà au seuil

De ma moitié de vie

Ça y est, je suis grande !

Et pourtant, un mot, un regard,

Et je suis minuscule à nouveau

Si petite que mon avis compte peu

Si petite que mes proches ne me voient plus

Poussée, repoussée, 

Le dos tourné sur le reste de leur journée,

A d'autres l'attention et les soutiens

Petite à nouveau

Au besoin

Je réapparais

Toujours au même endroit

Toujours fidèle, disponible, avec une solution

Là toujours

Avec ma vérité

Mon regard atypique

Nageant tout le temps à contre-courant

Mais nageant toujours

Encore

Dépouillement

Laisse tomber
Comme une feuille
Qui n'est plus alimentée
Tombe nonchalamment sur le seuil

Débarrasse-toi
Des craintes
Du sol au toit
Balaie ses empreintes

Comme l'automne
Qui brûle le paysage,
De feu détonne
Le vert si sage

Ferme-toi
Aux imprécations
Aux impositions
Sois toi

Ouvre ton coeur
Fonde tes valeurs
Pendant l'hiver
Vois et persévère

Au printemps
Souris de toutes tes dents
Propose ton énergie
Dans un nouvel élan de vie.

Photo gratuite de arbres, automne, chemin






Boulets

Arriver à déjouer

Les stratégies

Soigneusement fabriquées

Pour expliquer l'inertie

 

Vouloir aller par là

Et rester ici

Vouloir changer pour ça

Et se maintenir au nid


Chercher dans son passé

Le crochet qui retient

Les peurs déguisées

La routine qui maintient


Je ferai demain

Pas le temps aujourd'hui

Je ne peux pas ce matin

A voir la semaine qui suit


Repousser la sortie

Décaler la tentative

Des boulets pour des pas petits

Tirer en arrière à la dérive


Et si le problème

Etait devant

Et si le problème

Etait ce qui attend


Vouloir un monde nouveau

Un monde plus beau

Et avoir peur qu'il naisse

Et avoir peur qu'il paraisse

Caught Prison Chain · Free image on Pixabay

Le piège de la facilité

Comment savoir ce que vous valez ?
Il faut un mètre étalon
Pour se jauger
Nous sommes tous doués pour quelque chose
Une aptitude en plus,
Que les autres n'ont pas.

Cela suffit-il cependant
A faire de nous des êtres à part ?

Lorsqu'une activité vous résiste,
C'est que vous n'êtes pas à la hauteur.
Une chose est à apprendre.
Lorsqu'une activité est facile,
Comment croire qu'elle est dure pour les autres ?

Cela suffit-il cependant
A faire de nous des êtres à part ?

Si les bibliothèques sont pleines
De chefs-d’œuvre anciens
D'écrits fabuleux
Qui vous ont fait rêver...
Comment prétendre renouveler ceci ?
Comment prétendre avoir votre place
Dans ces rayonnages ?

Cela suffit-il cependant
A faire de nous des êtres à part ?

Le vrai défi
N'est pas le regard des autres
Le vrai défi
Est notre propre étalonnage.
Que valons-nous vraiment
Pour nous-mêmes ?
Par nous-mêmes ?

Images Gratuites : outil, musée, jauge, Règle, circulaire, dinde ...

 

Tourbillon

Quand finit quelque chose

C'est un lâcher-prise

Plus besoin de serrer les dents

Plus besoin de regarder la montre

Plus besoin de penser à ne rien oublier

C'est fini.


Soudain le ciel s'éclaircit

Les nuages s'en vont

La charge disparait

On respire.


Ce qui reste alors, 

Ce n'est que les bons sentiments

La douceur, la reconnaissance

La tendresse, le respect

Le bien-être,

Une sorte d'amour


Ce qui reste alors est

Un tourbillon

D'émotions

De fatigue

De relâchement

Qui s'exprime

En général

En tout cas chez moi

Par des pleurs.

 

Des pleurs merveilleux

Doux et positifs

Brillants comme des diamants

Réconfortants

Comme une rivière fraîche

Lorsqu'il fait chaud.

 

C'est un autre nettoyage, 

Une place nette

Pour d'autres aventures,

D'autres rencontres

D'autre connaissances

D'autres découvertes.


C'est le temps

C'est le temps de grenouilles

Des silencieuses cigales

C'est le temps des feuilles qui bruissent

Appelant à couvert les insectes

C'est le temps du vent

Qui souffle sur les braises

Des nuages noirs de colère

Du ciel grondant "N'avez-vous rien compris !"


C'est le temps des premières gouttes

Qui tâtent le terrain pour ajuster le tir

C'est le temps des éclairs

Porteurs de lumière et de purification

C'est le temps des chants de gouttes

Jouant sur le sol à faire des bulles

Dans les petites rivières


C'est le temps du  nettoyage

De la libération, de la régénération

C'est le temps du lâcher

Avant le recommencer

En mieux, sans doute...

Libération 3

    Par un effet bizarre, les gens se mirent à nouveau à réfléchir et à trouver des solutions pour l'avenir immédiat. On avait poussé et poussé encore à l'autonomie, tant et si bien qu'on y était arrivé ! Privatiser, délocaliser, pousser aux auto-entreprises, privilégier les emplois à domicile, l'Etat avait poussé fort, à coup de subventions pour l'isolation, les nouveaux moyens de chauffage, les panneaux solaires. Finalement, ça avait marché et même au-delà de leurs prévisions.

    Les habitants avaient développé de nouveaux réseaux de personnes ressources pour la nourriture, les réparations, les énergies renouvelables, jusqu'aux graines, aux animaux de compagnie, aux chantiers participatifs, aux coups de main contre apéro. Peu à peu, les médias étaient délaissés, dépassés, tout comme les ordinateurs, moteurs de recherches, inappropriés maintenant. Le rythme avait changé, et les faillites menaçaient.

    Les grands groupes avaient beau payer à prix d'or de nouveaux stratèges pour avoir des idées innovantes qui suivent les goûts du marché, le marché lui-même, réel, était insaisissable pour les géants du virtuel. Même les téléphones étaient en voie d'extinction !!! On n'avait plus le temps de les consulter, on sentait les vibrations à l'utilisation, la chaleur aussi, on préférait s'amuser en vrai : pétanque, belote, scrabble, les jeux de société avaient le vent en poupe.

    Des rassemblements spontanés avaient lieu sur des places à jour fixe, on venait, on ne venait pas, c'était simple. Peu à peu, les gens changeaient de rythme, faisaient des pique-niques, nettoyaient la nature à cette occasion. On ne comprenait plus les rivières et les mares sales, on ne comprenait plus les décharges et leurs dangers pour l'environnement. On construisit des usines, comme en Irlande, chargées de transformer le plastique en pétrole, d'autres qui récupéraient les fumées de combustion pour les stocker sous forme de gaz ou nourrir des algues. On se montra créatifs et ingénieux, et surtout pointilleux sur la discipline et le respect.

    Avec ce type d'attitude, il était difficile de proposer de nouvelles choses à acheter, on préférait recycler, redécorer, créer soi-même. Toute une société, basée sur l'argent, la compétition, la concurrence, se désagrégeait par petits bouts. Les commerces essayèrent de vendre des objets neufs qui ressemblaient à l'ancien, mais ça fonctionnait très mal et très difficilement.

    A force de hausses des prix et d'encouragement à l'autonomie, on avait nourri le bon loup, l'optimiste, celui qui essaie et vise plus haut, sans rabaisser les autres autour de lui. Celui qui ne se décourage pas, tente encore, améliore ou se contente de peu. L'Ulysse attaché à son mât avec de la cire d'abeille dans les oreilles, qui n'entend plus les sirènes et reprend les rênes de sa vie.

Libération 2

    Au tout début, il n'y a eu presque aucune répercussion visible. Des offres plus alléchantes de la part des grandes enseignes, quelques magasins bio qui fermaient et une structure de drive qui s'est écroulée. Et puis à la longue, ça a été la fermeture d'un discount de taille moyenne. Sur le coup, ça a fait un petit choc, mais comme d'autres grandes enseignes démolissaient pour rebâtir plus grand : le système survivait.

    Et puis, les grandes enseignes ont évidemment essayé de surfer sur la vague : ça a été la grande lessive, plus blanc que blanc. "Ayez confiance en nos produits, emballés en France, sans phosphate, sans colorant, sans plastique" : ils étaient prêts à promettre tout, y compris un savoir faire de plus de 150 ans pour les ressources renouvelables. Plus c'était gros, plus c'était sensé être convainquant. Le navire prenait eau de toute part.

    Finalement les très grosses structures ont fait des offres de plus en plus alléchantes, jusqu'à fermer à leur tour. C'était du jamais vu, de grandes enseignes nationales avec pignon sur rue qui coulaient, alors que le quincailler du coin, le boucher, le boulanger marchaient bien mieux. Les gens redécouvraient la campagne, l'art de faire pousser des choses qu'on mange soi-même, qu'on peut cuisiner ou mettre en conserve. Le verre est redevenu à l'honneur, les casseroles en cuivre et en fer, toute une façon de vivre a fini par renaître de ses cendres.

    Et puis les marchés se sont repeuplés insensiblement, les gens avaient besoin de se retrouver. On a aménagé les supermarchés désertés en halle, avec un coin jeu, avec des tables pour faire à la belote, au scrabble, à Carcassonne à ce qu'on voulait aussi longtemps qu'on voulait. Certains supermarchés modestes étaient réhabilités en centre pour SDF qui retrouvaient une adresse et une convivialité. 

    Évidemment, on dut se réhabituer à ne pas trouver de tout, tout le temps. Les denrées n'étaient pas disponibles en aussi grande quantité et il fallut réapprendre à faire durer les choses, à réparer ou à emprunter à la voisine en attendant le marché suivant. On fonctionnait suivant les saisons et insensiblement le rythme de vie changea aussi.


Libération 1

    Qui a commencé ce mouvement ? Si on peut parler de mouvement ? Probablement eux ! D'abord, ils ont proposé du papier, à la place des billets et des pièces, pour payer. Ensuite, ils ont inventé une puce électronique et l'argent est devenu virtuel. Paiement par carte, paiement par virement, paiement par téléphone ensuite. Caisse automatique, ils ont gommé l'humain, l'échange réel, au profit du virtuel. Les jeux de marchande d'autrefois étaient parfaitement inutiles dorénavant, il n'y avait même plus besoin de réfléchir, de se rappeler des numéros, des codes, tout était automatique, désincarné, virtuel.

    Puis ils ont créé des algorithmes pour savoir ce que les gens préféraient, et orienter leurs achats, pour qu'ils dépensent toujours plus, toujours beaucoup, pour devancer leurs moindres envies, leur éviter de réfléchir, comparer, analyser, critiquer, juste acheter, encore et encore.

    Puis, ils ont augmenté les prix, d'abord des matières premières, c'était logique, rien n'est inépuisable. Puis, de tout le reste, insensiblement. Alors les gens ont commencé peu à peu à chercher des solutions alternatives. C'est là que tout a basculé, ils arrivaient encore à réfléchir par eux-mêmes. Malgré des années d'embrigadement scolaire, de nourriture télévisuelle insipide, de poisons dans leur nourriture, dans leur eau, dans leur environnement immédiat, avec la wifi, le bluetooth, la 4G, la 5G, ils arrivaient encore à réfléchir ! 

    Il y avait plusieurs catégories de personnes "résistantes". Les réfractaires, ceux qui ne s'étaient mis à rien du tout, par peur, car ça les dépassait, c'était compliqué, au-delà de leurs compétences de terreux ou d'artisans, de manuels donc. Ils continuaient à envoyer des chèques, à faire des déclarations papier, à faire comme leurs parents avant eux, simple et clair. Même si on avait pris soin de virer peu à peu cette génération là.

    Puis il y avait les idéalistes, qui voulaient plus d'authenticité dans leur vie, un contact direct avec la nature, soit pour raison de santé, soit par envie de simplicité, pour fuir la ville asphyxiante et son rythme effréné. Ils redécouvraient les producteurs locaux, les produits frais et consommés rapidement, qui n'ont pas transité par plusieurs pays et voyagé pendant plusieurs jours. Des produits anciens aussi, qui redonnent un goût à la vie, qui réveillent des sensations anciennes.

    Enfin, il y avait les aventuriers, qui quittaient tout par recommencer une nouvelle vie indépendante. En tout cas, des ressources payantes : l'eau et l'électricité. Ils se jetaient avec courage dans cette nouvelle vie, autonome et exigeante, il fallait prévoir, anticiper, travailler la terre et s'organiser, mais c'était pour une vie meilleure, pour un avenir en lien avec la nature, préservé des principaux maux qu'on côtoie en général dans une vie connectée ordinaire : les écrans et ses pollutions.

     Peu à peu, ils donnaient leurs solutions à d'autres, car manger mieux, c'est moins tomber malade, éviter le médecin, le pharmacien, le spécialiste, les analyses, être tranquille. Et leurs amis lançaient des recherches sur leur smartphone, leur ordi, leur tablette pour chercher les adresses, voir les prix sur les sites. Et ainsi, ils inondaient les algorithmes de nouvelles demandes.

    Au début, les programmeurs ont mis en place une parade, ils ont trouvé les mêmes produits chez des grands distributeurs multinationaux à moindre coût et qui proposent en plus la livraison. Certains ont craqué et d'autres ont pris leurs voitures et se sont mis à rencontrer les gens, qui avaient des publicités d'autres personnes et ainsi, ils changèrent leurs habitudes.

 

Le bal

Il est presque midi
Le soleil luit
C'est l'heure du bal
Des oiseaux en rafale

Rapaces majestueux
Qui régalent les yeux
Légers sur les courants
De grandes courbes dessinant

Se jaugeant, il se frôlent
Qui de nous aura le plus beau vol
De droite de gauche
Un dessin ils ébauchent

La vie s'éveille
Comme les abeilles
Qui dansent devant ma cheminée
Pour tracer le chemin illuminé

Vers les corolles
Que Nature colore
De pollen pleines
Que précautionneusement elles ramènent

Il est presque midi
Le soleil luit
C'est l'heure du repas
La nourriture tend les bras.

Respecter la nature

A qui doit-on confier
Le travail quasi sacré
De protéger notre bonne terre.
Suis-je sa digne héritière ?

Si on supprime cette fleur
Invasive pâquerette
Pour y mettre une sœur
L'iris conte fleurette

Respecte-on la terre,
Est-on logique enfin ?

Virer une plante endémique,
Parlons donc un peu scientifique,
Pour introduire une plante
Modifiée, importée et géante 

Respecte-on la terre,
Est-on logique enfin ?

Arroser tant et plus
Se plaindre de l'eau
Qui l'été n'est plus
Pour le jardin beau

Respecte-on la terre,
Est-ce logique enfin ?

Puis tondre à ras du sol
Tuant quelques insectes au vol
Voir l'herbe jaunir
Et contre le ciel rugir

Pour respecter la terre
Apprends d'abord la nature
Qui depuis des décennies endure
L'homme qui point n'obtempère
A ses injonctions répétées
Qui lance ça et là des déchets
Rejette ce qui lui déplait
A grands coups de produits
Que d'autres hommes lui ont appris
Reviens à ta connaissance ancestrale
Aux pratiques équitables
Qui donnent ta part
En laissant un tout petit peu
A celle qui est le départ
Et chéris-la de tous tes voeux.


Parole

Les amies vous disent
Mais vous ne comprenez pas
Les voix vous disent
Et vous n'entendez pas

Soudain, comme au sortir du bois
Aveuglée par la lumière
Comme pour la première fois
Tout s'éclaire

Le silence comme un refuge
Rétrécie dans les discussions
Qui ne sont que subterfuges
Sans vraie répercussion

Disparue pour sa famille
Quand il s'agit de soi
Noyer les autres avec des broutilles
Des événements en soie
Lumineuse
Et légère
Creuse
Avec œillères

Rien de stressant
Rien d'agaçant
Rien de troublant
Rien d'inquiétant
Rien de vrai
Car ça effraye

Une position bizarre, cependant
Qui peu à peu, vous met au ban
D'une société en rentre dedans
Où tout est noir ou bien blanc

Quand enfin la voix se fait entendre
Quand le son est à nouveau audible
Les autres ne peuvent que prétendre
Ou ne pas entendre ou être sensible
 
Les arguments sortent en furie
Depuis trop longtemps assagis
Ils percutent, c'est vrai
Mais libèrent ce qui est
Pour être agressifs
Ils n'en sont pas moins expressifs
 
Cette autre route que d'autres ont suivi
Se révèle judicieuse au moins jusqu'ici.
Pourquoi ma voix devrait être douce
Car je suis femme, point ne me courrouce ?

Je suis tigresse
Je suis prétresse
Je suis justesse 
Je suis sagesse
Je suis poétesse
 
J'ai dans mes bagages toutes sortes de choses
De la culture, de la connaissance une bonne dose
De l'amitié, de la chaleur entre autre chose
J'ai sacrifié ce que je savais et j'ose
Dire ce que je sais et on s'oppose
 
Non, je ne me tairai plus
Même si je ménagerai toujours
Les plus fragiles, les plus obtus
La nuit cèdera enfin au jour.

 






Matin idéal par Zachary (Côte d'Ivoire)

 Rayon chaud du soleil nouvellement levé, à l’extrémité de cette magnifique campagne câlinée de collines ; aspirant douceur d'herbes fraîches, de chorale d'oiseaux, de bêlements de moutons et beuglements de bovins.

A cette heure, quelques rares personnes se font entendre par leur passage dans les jardins noyés de roses.

Dans l'orbite, les yeux encore mourants.

Les paupières presque fermées.

A peine, sonne le réveil des parents, signal d'horloge des enfants, c'est la course vers la baignoire : nul ne veut être en retard.

Table dressée au petit coin habituel :

Café chaud nuagé de vapeur,

Petit pain doré,

Portion de fromage blanc,

Biscuits et jus de fruits, dans un séduisant décor attendent tristement nos ventres heureux, ce matin idéal. 


 

Mon matin idéal ?

 Mon matin idéal 

N'est pas bousculé

N'est pas déclenché

Il est peut-être banal 

 

Qui sait ?


Sentir la vie

Reprendre le dessus

Sentir la couette dessus

Se concentrer sur son ouie


Qui sait ?


J'aime ouvrir les volets

Entendre les oiseaux

Voir le ciel beau

Enfin être habillée

 

Qui sait ?

 

Même si ce rythme

Ne prévaut pas

Toute l'année

Il faut savourer

Et faire de petits pas

Et à la vie réserver son hymne.

 

Je le sais.


Etiquette

Faut-il ou non, classer,

Trier, différencier ?

 

Cela permet aux objets

D'avoir une place attitrée.

L'espace est mieux organisé,

La respiration est aisée,

On se sent dans un espace maîtrisé...

Aseptisé ?

De son âme débarrassé ?

Pas obligé.


Attention à l'excès,

Aux gens des étiquettes coller,

Séparer pour mieux régner

Une astuce souvent utilisée

 

La différence conserver

Et apprécier

Voilà le secret

Etre aligné

Avec son intimité

Joyeux bazar assumé

Soigneux rangement ordonné

Tout est bon au coeur équilibré

A l'esprit ouvert et apaisé


Car l'autre envisagé

C'est moi retrouvé

Nous avons tous une identité

Comme nous sommes nés

Et quand la vie nous allons quitter


Images Gratuites : chaîne, Naturel, marron, étiquette ...