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Sourire

 Dans un monde 

Où tout est compté

Tournez le dos

A la morosité


Point n'est besoin 

D'argent

Pour écouter le chant

De l'eau sur les feuilles

L'oiseau qui discute

Avec son autre

L'abeille

Au vol gracieux


Point n'est besoin

D'or

Pour sentir 

L'odeur des fleurs

Pour se recharger

Aux rayons du soleil

Pour apaiser

Son coeur

De l'air ambiant


Point n'est besoin 

D'écrans

Pour s'enrichir

Des rires des enfants

Pour partager

Un gâteau tout chaud

Ou écouter

Le tonnerre qui gronde

 

Sortez

C'est permis

C'est gratuit

Et profitez

La Nature est là

Qui vous montre la voie



 


La légende

Il était une fois
Un être multiple

Ni homme ni femme
Il était complet

L'amour était
Ce qui le rendait unique

Or il arriva
On ne sait pas bien pourquoi

Que cet être
Et tous ses semblables

Sur Terre
Se trouve coupé

En deux
Séparé

De sa moitié
Et condamné

A la chercher
Pour se sentir

A nouveau
Entier

Dame Nature
Sans a priori

Avait librement
Réparti

Ce qu'on appelle
Un homme

Avec ce qu'on appelle
Une femme

Mais aussi bien
Deux hommes 

Ensemble
Ou deux femmes

Ce qui les réunissait ?
Toujours l'amour 

Ainsi écrivait
Platon

Le Banquet: Amazon.fr: Platon: Livres

Poème pour le Musée de Bordeaux thème le voyage 2021

L’aventurière en pantoufles



Cela débute toujours
Par les oreilles
La nuit ou le jour
Elle entend des merveilles
Une musique
Douce
Épique
Où tout pousse
À l’aventure


Les yeux dans le vague
Elle décolle, divague
Sera-t-elle un chevalier
Sera-t-elle un magicien né
Une sorcière
Une guerrière
Une princesse ?


Sans cesse
Elle retouche
Le scénario
Puis sur le papier couche
Ce qu’elle retient de brio


L’aventurière
En pantoufles
Ne cherche pas l’esbroufe
La paix de l’âme
Du stylo la flamme
Du papier la lumière.



Une fourmi

Il était une fois une fourmi laborieuse, heureuse et simple. Tout le jour, elle travaillait pour la communauté, faisant sa part joyeusement. Le soir, dans la petite cellule qui lui était réservée, elle contemplait les petits trésors qu'elle avait amassées, un morceau de cerise, une patte d'araignée, un bout de grillon. Avant d'aller se coucher, elle allait se détendre, comme ses voisines, en écoutant les nouvelles du jour et les histoires du conteur insatiable. 

Peu à peu cependant, il lui semblait que le ton devenait tout différent. Les nouvelles semblaient plus terribles, les histoires plus noires. C'est pour mieux mettre en valeur le héros ! se dit-elle. Semaine après semaine, cela continuait. C'est pour coller à la réalité de la vie, si dure dehors, je fais bien de rester dedans bien en sécurité, pensait-elle.

Il y avait plusieurs sortes de fourmis dans la fourmilière, les chasseuses, les nourrices, les approvisionneuses, les nettoyeuses, la cour et la reine bien sûr. Or il arriva que les nourrices se rebellent, on ne leur apportait pas assez de nourriture pour les larves et elles commençaient à piocher dans leur réserve personnelle qui s'amenuisait.

Aussitôt, le conteur donna de graves nouvelles, certaines fourmis ne faisaient pas leur travail correctement, elles jouissaient de trop de privilèges, d'anciens privilèges, pour l'équilibre de la colonie, mieux valaient abroger ces privilèges. Et il ajoutait une histoire terrifiante où un monstre sanguinaire avait osé tuer tout un village sans être inquiété. Puis il insinua que la famine n'était pas loin en contant une très vieille histoire du temps passé.

Notre petite fourmi s'endormit très mal ce soir là et pour se consoler grignota la patte d'araignée. Elle en fut pour ses frais la pauvre, car elle tomba malade et dut garder le lit 7 jours d'affilée. Elle eut de la fièvre et des maux de ventre, mais se reposa, et vit avec bonheur le travail de ses camarades. Tout était harmonieux et simple, les unes apportaient pour la reine des tombereaux de nourriture, les autres nettoyaient en sifflotant les déchets de la crèche, les autres encore s'affairaient auprès des larves sans même prendre un instant de repos, d'autres encore se contentaient de surveiller et de rabrouer celle qui se reposait un temps soit peu.

Au bout de quelques jours, elle reçut la visite d'une voisine qui venait prendre des nouvelles et lui en donner. On avait supprimé la réserve personnelle des nourrices, afin qu'elles trouvent une motivation supplémentaire à s'occuper des larves. Pas de travail, pas de nourriture, c'était plus juste non ? Celle des chasseurs était maintenue et on avait encore pesé la reine, elle était plus grosse que la plus ancienne reine de la colonie, un record, quelle fierté ! 

Notre petite fourmi, qui n'avait pas eu nouvelles depuis quelques jours et avait pu observer la colonie, ne comprit pas bien qu'on supprime la réserve des nourrices, elles n'avaient pas démérité et s'inquiétaient pour les larves sous leur responsabilité, pourquoi les affaiblir en leur donnant moins et en les affamant ?

Lorsqu'elle fut rétablie, le médecin lui ordonna de prendre l'air et de marcher avant d'aller se coucher pour rétablir plus vite sa digestion.

La petite fourmi sérieuse obéit scrupuleusement, sans trop s'éloigner. Elle prit l'habitude de marcher tous les soirs et retrouva rapidement un sommeil réparateur. Par contre, elle ratait systématiquement les nouvelles et les contes, tant pis.

Très rapidement, elle s'aperçut que ce bienfait, semblait un désagrément aux autres. Comment, tu n'as pas entendu les dernières nouvelles ? mais comment fais-tu ? moi je ne pourrais pas m'en passer, on ne sait jamais !! Il faut savoir, tout de même...

La petite fourmi expliquait que c'était pour sa santé, et dans le fond, elle préférait se balader. Là elle voyait le bleu du ciel s'assombrir, elle entendait les oiseaux se coucher et se souhaiter bonne nuit, les crapauds chanter pour leur belle, elle sentait les parfums des fleurs qui se refermaient à la nuit. C'était toujours un spectacle et jamais le même.

Ainsi jusqu'à sa mort, la petite fourmi traversa bien des tempêtes qu'essuya sa colonie, sans même le savoir, en étant parfaitement détendue et sereine, accomplissant son travail, profitant des nuits et mangeant de ci, de là et ne se préoccupant que de sa petite cellule et de la nature autour de la colonie au tomber de la nuit.


paysages, lune, nuit, pleine lune, ciel, ciel et lune ...