Article épinglé

Liberté

L'autre c'est une source de bonheur
De joie, d'allégresse
Où tout semble si léger

C'est aussi une trop longue heure
De contrainte, de tristesse
Où tout semble empoisonné

Quelque fois, la meilleure idée
Est d'arrêter

Nul besoin de coups
Nul besoin de violence
Nul besoin d'insulte

Le feu s'est éteint
Lentement
En silence
Et personne ne peut
Ou ne veut le rallumer

Ses yeux brillent
Pour une autre imaginaire
Ou réelle
Votre cœur aspire
A un autre, réel
Ou imaginaire
Tout est dit

Vous moquiez-vous
Des autres ?
Maintenant c'est votre tour
De passer sous les fourches caudines.

 

 La locution du jour : passer sous les fourches caudines ...

Miroir

Tu confies tes bonheurs
Aux autres
Ils se réjouissent pour toi

Tu confies tes malheurs
Aux autres
Ils te confient leurs inquiétudes

Soudain,
Voici le miroir de qui tu es
A leurs yeux
C'est un portrait déformant
Au vitriol

Remarques incisives involontaires
As-tu pensé à ...
Comment vas-tu faire si...
Tout un stress qui se rajoute au tien.

Comment le voir positivement ?
Prends conscience
Que ce n'est que leur avis
Pas tes choix

Prends conscience
Qu'ils se mettent à ta place
Et réagissent comme si ça leur arrivait
C'est donc leurs peurs et non les tiennes

Empathie déformée
Sympathie cachée derrière

Ce n'est pas non plus un défi
Ou une mise en demeure

Laisse-leur leurs peurs
Si tu le peux
Fais leur toucher du doigt

Puis reprends ta sérénité
Ton problème, tes solutions

Tu n'es pas eux
Tu ne l'as jamais été

Tu es toi
Tes soucis, tes envies, tes choix
Tes inspirations
Tes bizarreries

Toi

Tout simplement

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Hamster

Te voilà concentré
Sur le voisin
Dans sa roue de hamster

Tu lui tends la main,
Il ralentit
Intéressé par un autre chemin

Mais bien vite
Il se remet à marcher
Machinalement

Te sens-tu
Supérieure
Te sens-tu
Frustrée

Mais ne vois-tu pas
Dans quelle roue
Tu marches
Et depuis combien de temps ?

Soudain
Tu t'aperçois
Que tu marches sur place
Depuis longtemps 

Et si toi,
Tu commençais
Par faire un pas de côté

Tout d'un coup,
Un horizon de possibles
S'ouvre devant toi 

Et si ça suffisait
A inspirer ton voisin ? 

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Le tournant

Tu marches ton chemin
Ne te souciant guère des lendemains
Les prix s'envolent
Et tout le monde s'affole

La vie est dure en ce moment !
La vie ? vraiment ?
Qui fixe les prix ?
Certainement pas la vie.

C'est le chemin que tu as choisi
Qui pour l'instant se rétrécit
Choisis d'y accorder crédit
Ou bien simplement de te le tenir pour dit

Laisse de côté les on-dit
Le stress, les potins, les je-te-l'avais-bien-dit
Concentre-toi sur toi,
Qui parle à l'intérieur de toi ?

Que dit-il ?
Que veut-il ?
Quel confort mérite-il ?
L'ici et maintenant te propose-t-il ?

Tu marches ton chemin
A coup de petits pas incertains
Voici que tu freines
Vers un tournant il te mène

Le prendras-tu ?


De petites victoires en petites victoires

Tout dans la vie n'est pas facile
Sinon, ça serait ennuyeux
Le défi, le problème, le caillou dans la chaussure
Tout cela te fait avancer
Même si c'est douloureux
Et sensible très souvent
Tu avances, toi et les autres

Tout te semble plus facile
Et tu ne prends pas toujours
La mesure de tes progrès
Il faut qu'un regard extérieur
Te le révèle au détour
D'une remarque
Au détour d'un bilan improvisé

Les choses ont changé autour de toi
Tu as changé
Les gens ont changé
C'est réputé impossible
Et le naturel revient souvent au galop
Mais si une poussière change
Le changement est là
Il œuvre, il est accepté

Si tu penses n'avoir rien fait
Rien réussi, rien enseigné
Rien modifié
Lâche tout et demande simplement
Tu seras surpris de la réponse
Les tâches ingrates
Sont finalement accomplies
Sans rechigner ni envier l'autre
Et la famille se soude, se soutient
Pas de la façon dont tu l'aurais voulu
Mais ça fonctionne et ça avance

Là, ici, à l'intérieur et à l'extérieur
Ta magie se révèle,
Elle apparait ou se pause
Elle s'exprime d'une façon
Que tu ne soupçonnes pas,
Que tu ne contrôles pas,
Mais qui est là
Et qui fonctionne

Alors quelle est ta victoire aujourd'hui ? 

 Yo leo, Yo comento: Harry Potter y el Cáliz de Fuego, de J. K. Rowling

La main tendue

Si tu vois une personne

Se débattre dans un océan de difficultés

Naturellement, tu tendras la main.

Mais peut-être qu'elle ne la prendra pas

Car ta simple présence

Lui indiquera que le rivage

Est bien plus près

Qu'elle ne l'imagine,

Et toute seule et à sa vitesse

Elle te rejoindra sur le bord.

 

Est-ce que cela fait d'elle une orgueilleuse ?

Est-ce que cela fait de toi une incapable ?

Cela fait de vous des êtres responsables,

Présents l'un pour l'autre,

Solidaires et humains.

Eux et nous

 Les jours passent,
Qui deviennent des mois
Sans qu'on le réalise.
Doit-on se retourner,
Contempler le chemin parcouru ?
Doit-on s'inquiéter,
Du chemin à parcourir ?
Le plus difficile de tout
Est de s'ancrer ici.
Faire le stop.
Faire la pause.
Est-ce si compliqué ?
Est-ce si inconfortable ?

S'asseoir et travailler,
Pour les anciennes générations,
Est si aisé, si logique, si simple
Si réconfortant.

Pour les enfants de notre époque,
C'est l'ennui, effrayant dévoreur,
Ou le jugement, sublime accusateur
Qui pointe du doigt les défaillances.
Zapper, jouer, s'absorber dans un ailleurs virtuel
Où l'on est enfin vainqueur
De règles faciles à assimiler
De vocabulaire opaque mais compris
C'est si simple
Sans regard direct de l'autre 

 Gambar : kecanduan, Smartphone, pecandu, lengan, biru, terikat, brosur ...

 

nouvelle pour le concours de Boé

 

L’inconnue du pont.

Le constat, ce matin, est amer : Rosalie déchiffre le journal, l’air désabusé, en lisant sous la photo « Au lieu dit La tour Lacassagne à Boé, le parquet de maison de Garonne se remplit d’eau ». En son for intérieur elle pense, c’est malin : une structure restaurée pour surveiller Garonne, et finalement, c’est Garonne qui les a pris de court et qui déborde. Elle se lève du canapé, jette nonchalamment le Petit Bleu sur la table basse, met son blouson et sort réfléchir. Rosalie est toujours plus fulgurante, quand elle sort au grand air, les idées lui viennent comme ça, d’un coup. Cette fois-ci, c’est moins évident, elle entend le grondement sourd de la rivière qui mugit son mécontentement au fond de son allée. Le flot semble furieux et pas prêt de se calmer.

Elle l’avait vu monter depuis son appartement à Boé, mais au premier, elle ne risquait vraiment rien. Avant de partir, sur les recommandations des pompiers, elle avait aidé sa voisine du dessous, bien plus stressée, à monter ses affaires les plus précieuses. Enfin, ça avait été un peu compliqué, au début c’était papiers administratifs, et puis, vaisselle de mamie et croquettes à chat. Bref, un méli-mélo d’affaires qu’elle ne pouvait pas mettre dans sa valise. Rosalie avait fait les siennes comme pour partir en vacances, direction sa tante qui habitait Cours du Général de Gaulle à Agen, pas bien loin.

Elle se dit : ça ne sert à rien de paniquer, ce n’est pas parce qu’elle entend Garonne, qu’elle va forcément monter jusqu’à la maison de sa tante. Elle se sent démunie, elle voudrait venir en aide à toutes ces personnes qui souffrent des excès de la rivière. Heureusement, jusque là, aucune victime à déplorer. Elle se rappelle les articles qu’elle avait lus sur le site généalogique d’Agen et comment des personnes en gabarre avaient courageusement affronté les flots à maintes reprises pour aider les habitants coincés sur leur toit, mais elle ne sait plus en quelle année… Elle et les chiffres, c’est toujours aussi compliqué.

Si cela arrivait maintenant, personne ne viendrait en gabarre, cela faisait bien longtemps que les agenais avaient perdu leur lien avec la rivière. Quelques uns se risquaient encore à pêcher, mais avec la centrale de Golfech toute proche, il y avait toujours des soupçons de contamination. Elle remontait le Gravier et se décida à aller observer le danger face à face. En montant sur la promenade, elle laissa errer son regard sur les flots déchainés. La voie sur berge était fermée et ça grondait fort.

Elle jeta un coup d’œil sur la nouvelle passerelle, se rappelant, quand elle était petite, la traversée sur l’ancienne passerelle avec ses planches disjointes qui donnaient l’impression de tanguer ou de risquer de tomber à chaque pas. Un couple était là qui s’embrassait, insouciant du danger. C’est alors qu’elle entendit distinctement « Au secours ! A l’aide ! » Deux travées plus loin sur la droite, une jeune femme se tenait au bord de la passerelle les jambes dans le vide.

Rosalie ne comprit pas pourquoi le jeune couple ne réagissait pas. Elle se mit à courir le téléphone en main. Elle essayait d’aller vite tout en appelant les urgences, mais c’était trop compliqué, maudits gros doigts ! Elle s’attaqua aux escaliers quatre à quatre, déjà hors d’haleine, il fallait vraiment qu’elle se mette au sport. Elle était arrivée, elle se pencha sur le bord, prête à tendre la main à la malheureuse, mais elle ne la vit pas. Elle se dit qu’elle s’était trompée de travée, regarda à droite, à gauche, rien. Avec horreur, elle pensa qu’elle avait lâché, c’était trop tard. Elle courut sur l’autre bord et scruta la rivière, en vain.

Elle fila vers le couple pour leur demander s’ils avaient vu où la dame était passée. Le garçon, très malpoli, lui dit d’arrêter le ricard, et qu’il n’y avait qu’eux sur la passerelle.  Rosalie s’énerva et lui répondit qu’au lieu de rouler des pelles, il ferait mieux de regarder autour de lui ce qu’il se passe. Elle s’éloigna vers la travée où elle avait aperçu la femme en détresse et appela les pompiers. D’abord, ils ne comprirent rien du tout, elle répéta ce qu’il s’était passé une seconde fois et la personne au bout du fil parut très embêtée. Le monsieur au bout du fil lui demandait sans cesse, si Rosalie l’avait vue tomber et de quel côté. Mais elle répétait en boucle que non. L’opérateur prit ses coordonnées et dépêcha un hélicoptère et un zodiac. Il lui promit de la tenir au courant des recherches.

Elles durèrent deux jours, sans succès. Rosalie n’y comprenait rien, ils auraient dû trouver un corps au moins, et pourquoi personne n’avait signalé sa disparition ? En y réfléchissant bien, en même temps, elle ne pouvait penser à rien d’autre, elle se dit que la jeune femme était bizarrement vêtue : une longue robe blanche avec des gants blancs crochetés et aucun décolleté ni devant ni dans le dos, et même un superbe chignon et des bottines lacées. Elle était peut-être actrice ou mannequin. Elle se décida à consulter les informations du journal, une seconde fois, à la recherche d’un spectacle costumé qui aurait eu lieu récemment. Elle se dit qu’elle allait élargir ses recherches avec internet.

Sur le site, elle ne vit rien qui collait avec sa théorie. Garonne s’était enfin calmée et un journaliste avait décidé de fouiller dans l’histoire les catastrophes liées à la rivière, car encore une fois et heureusement, on ne notait aucune victime. Rosalie fit défiler l’article pour s’occuper l’esprit et c’est là qu’elle la vit : une photo en noir et blanc d’une femme accrochée à la passerelle ! La légende disait « La fille d’un pharmacien poussée par-dessus la passerelle lors de l’évacuation de la ville ». C’était la même femme, Rosalie aurait pu le jurer. Elle posa son ordinateur portable sur la table basse, se laissa aller dans le canapé, inspira, expira et décida d’appeler toute tremblante sa meilleure amie pour lui raconter cette histoire extraordinaire.

Quand sa tante revint, elle lui parla aussi de cette histoire. La tante, gentille et calme, avait été très peinée d’apprendre ce qui était arrivée à la jeune femme du pont. Même si les secours mettaient les propos de sa nièce en doute, elle avait toujours fermement cru tout ce qu’elle avait dit et l’avait soutenue. Ça n’allait pas jusqu’à faire elle-même des recherches, et d’ailleurs, elle ne saurait pas par où commencer, mais elle rabrouait les personnes, secours ou gendarmes, qui osaient soutenir que c’était un canular. Quand Rosalie lui montra la photo sur l’ordinateur, elle chaussa ses lunettes et son regard allait de sa nièce à la photo. Elle soupira, posa ses lunettes et réfléchit en silence un instant.

Rosalie connaissait bien cette expression, elle l’avait vue déjà quand sa tante lui avait annoncé la mort de son chat préféré. Une sorte de stress ou d’angoisse monta dans le dos de Rosalie et elle se prépara à quelque nouvelle difficile. « Ma chérie, ce que tu as vu là, était bien réel, pour toi en tout cas. Cela explique pourquoi le couple amoureux n’a rien vu, ni rien entendu. Il se trouve que dans notre famille, certains d’entre nous ont, comment dire, des dons. En quelque sorte, c’est comme si on avait tous une lumière en nous, certains l’utilisent et d’autres non. Le grand-père du côté de ta mère enlevait les verrues, tu vois. Des choses comme ça, toi, j’ai l’impression que tu vois les morts. A quoi cela va bien pouvoir te servir ? Et qu’est-ce que tu vas bien pouvoir en faire ? Là, c’est une autre histoire ma chérie. »

Rosalie trouva la pilule difficile à avaler. Des dons, voir les morts ! Et puis quoi encore ! En même temps, c’était là une explication plausible à ce qui c’était passé. A moins que quelqu’un ait voulu lui faire une farce, quelqu’un qui serait proche du journaliste et qui aurait voulu rejouer la photo pour faire le buzz. Quelqu’un, donc, aurait voulu se moquer d’elle. Elle ne savait que penser, mais maintenant que Garonne était rentrée, docilement, dans son lit, elle aurait tout le temps d’y réfléchir au calme. L’important, c’est que personne n’était mort, du moins cette fois-ci.