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Nouvelle de Noël 1



Tout commença à cause d'une pénurie. Un pénurie stupide de beurre. Affolement dans les chaumières, aussitôt les journaux télévisés, tout heureux d'avoir enfin quelque chose à dire, s'emparent de l'affaire. 

Peu après les réactions sont diverses, telles qui veulent épater leurs amies, diffusent et propagent les recettes faciles à l'aide de l'électroménager moderne. L'on fait son propre beurre, tel un Devos en folie, on achète des moules made in Bretagne, on dépoussière les vieilles battes de décoration et l'on s'amuse au DIY, do it yourself, fais-le donc toi-même, si tu t'en sens capable ! Nombre de beurres fleurissent ainsi, nature, salé, aromatisé à toute sorte de choses et l'engouement se nourrit de cette nouvelle fantaisie.

D'autres, prenant enfin conscience que le beurre est un produit laitier, de vache, optent pour un virage à 180° et abandonnent à jamais ces produits sataniques : "quoi ? je mettais de la vache dans mes gâteaux ? pas possible !" C'est alors la course au lait végétal, la recherche de l'autre beurre perdu, qui avec du soja, qui avec de l'amande, de l'avoine, bref, une multitude de possibles émergent avec plus ou moins de succès.

miroir déformant

Il était une fois des hommes
Qui, inquiets, observaient la Nature.
"Hum, hum, se dirent-ils, 
Elle semble bien malade, 
Peut-être n'en avons-nous pas
Pour bien longtemps...
Ne paniquons pas 
Et les cieux scrutons
Pour voir si d'aventure
Les oiseaux sont changeants..."
Toujours volant et chantant
Les oiseaux les rassurent
Et nos hommes continuent
Leurs besognes, comme d'habitude.

...
...


Il était une fois des oiseaux
Qui, inquiets, observaient la Nature.
"Hum, hum, se dirent-ils, 
Elle semble bien malade, 
Peut-être n'en avons-nous pas 
Pour bien longtemps...
Ne paniquons pas
Et la terre observons
Pour voir si d'aventure
Les hommes sont changeants..."
Toujours bougeant et travaillant
Les hommes les rassurent
Et nos oiseaux continuent
Leurs chants, comme d'habitude.

...
...

Prenez garde que Dame Nature
Fatiguée de toutes ces injures
D'un grand remembrement
Nettoie tous les injustes

La petite souris

Il était une fois
Dans les temps anciens
La première souris
Aventureuse
Qui trouva 
La première dent 
Tombée et délaissée.

"Quelle est donc cette chose
Blanche et brillante ?
Elle me semble 
Bien dure, 
Je ne peux pas la manger, 
Ni la ronger,
A quoi pourra-t-elle 
M'être utile ?"

La petite souris
La ramena chez elle,
L'entreposa dans son bureau
Et réfléchit...

Elle vit qu'on pouvait creuser 
A l'intérieur
Tout aussitôt 
Elle la vida
Puis enfilant son museau
Dans l'espace libre
Elle le trouva bien confortable,
Et pratique
Mais pour quoi ?

A ce moment-là
Son mari rentra
"Chéri, où es-tu ?
J'ai ramené une noix !"
Bing !!
Le mari venait de rentrer 
En plein dans sa femme
et son nouveau casque !
Il chut sur son gros 
Derrière
Et son cadeau lui tomba 
Des mains, 
Ouvert en deux ! 

La souris retira
Son nouveau casque 
Et s'écria :
"Un casse-noix !"

Depuis ce jour, 
Certaines souris
Confectionnent 
Des casse-noix
Qu'elles vendent 
A leurs riches congénères,
En rendant la monnaie 
A leurs jeunes fournisseurs.


Un pas de côté

Il y a 
De certaines maisons
Qui laissent échapper
Une onde de bonheur
Que leur allure soit
Bien tenue
Ou négligée...

D'autres encore
Sentent le froid
Sépulcral du tombeau
Longs couloirs sombres
Chambres jalousement
Refermées
Pas résonnants à l'infini
Plafonds vertigineux
Pièces secrètes...

Mais rien n'est définitif
Si l'on fait un pas de côté
Si l'on laisse reposer
Les ondes négatives
Des anciens propriétaires
On découvre
Une grande maison
Un vaisseau de pierre
Orphelin 
De rires et de joies

Avant on ne regardait pas
Tellement l'ambiance était morose
On associait
Le lieu aux personnes

Maintenant
On redécouvre 
Une maison 
A longue histoire
Des pierres
Des décorations
De la vibration
Qui n'attend que le bon
Propriétaire
Pour paraître
Dans toute sa beauté