Article épinglé

L'habit ne fait pas le moine

Garde toi de juger
Et méfie toi des personnes
Trop sympathiques.

Il était une fois
Dans un village 
De province
Une nouvelle arrivée.

"Je ne connais personne,"
Se dit-elle, 
"Et mes enfants sont loin
D'être sages...
Comment savoir
S'ils sont bien 
Intégrés, 
Et comment 
M'intégrer moi-même ?"

Le matin lui livra réponse.
Alors qu'elle déposait 
Ses enfants chéris,
Elle aperçut 
Des regards en coin,
Des sourires moqueurs,
"Je suis nouvelle,
Se dit-elle,
Bientôt on m'abordera..."

Puis elle se mit à suivre,
Les coutumes locales,
Faire un signe de la main
Pour souhaiter aux enfants
Du bus, bon voyage.
Cela lui parut étrange,
Mais si telle était la coutume.

Puis elle vit
D'autres mamans 
Qui déposaient leurs enfants
Si rapidement
Qu'elles semblaient
Avoir des choses fort
Passionnantes
Et fort pressées à faire.

Lorsqu'on l'aborda finalement
Elle comprit un peu
Ce qui activait les autres.
On lui posa mille questions 
Sur son origine
Où elle habitait 
Et ce qu'elle faisait,
On lui proposa même 
Du travail.
Quelle aubaine !

Plus tard, elle aperçut 
De nouvelles mamans
Un peu plus à l'écart
Des mamans qui fumaient
Des mamans qui semblaient
Mal à l'aise 
Et des mamans fort 
Bavardes comme elle.

Enfin, elle s'aperçut
Que le travail proposé
N'était qu'une occasion 
De plus, de se renseigner
Sur les moeurs 
De son village,
Elle comprit 
Que les invitations 
Au café n'étaient 
Que polies.

Finalement,
Elle se décida 
A mieux faire connaissance
Pourquoi rester à l'écart
C'était un bon 
Exercice
Pour lutter contre
Sa timidité 
Et se faire de nouvelles amies

Point n'est juste
De ne se fier 
Qu'à l'apparence
Bien souvent 
Les sens sont trompeurs :
Connaître
L'esprit et l'âme 
Des gens
Est bien plus révélateur.



Profond

C'est l'histoire de trois enfants
Un garçon et deux filles
Qui dans la campagne
Se promenaient.

"Il fait bien soif"
Dit la plus jeune fille.
"Quoi, tu es déjà fatiguée ?"
Remarqua le garçon.
"Elle n'a presque rien 
Déjeuner !"
Expliqua la grande fille.
"Bon, bon, allons
Vers ce vallon,"
Bougonna le garçon,
"Car tout en bas,
se trouve un puits".

En tout en s'amusant,
Les trois compères
Cheminent 
Et descendent 
Sans fatiguer
Au bas du vallon.
Riant et se poussant,
Ils jouent
A chat
Qui se tirant 
Le pull rayé
Qui attrapant
Un pantalon fuyant.

"Mais qu'entend-on ?"
Demanda la plus jeune fille.
"Un oiseau probablement !"
Expliqua le garçon.
"Quel oiseau ferait un tel bruit ?"
Insista la grande fille.
Alors tous trois
Du puits 
S'approchent 
A petits pas.

La grande fille, 
De toute sa hauteur
Plonge son regard
Dans le sombre précipice ;
La petite fille
De la margelle 
Observe le haut du puits, 
Tandis que le garçon
Un seau plonge
Du bout de ses bras.

Enfin, 
Après quelques minutes
Et peu d'effort, 
Voilà qu'il remonte
Avec précautions 
Et curiosité...
Un petit chat
Tout mouillé 
Et miaulant.

Pour Cécile Veilhan.
Hommage à la peinture d'automne.
Tableau de Cécile Veilhan "Profond"

Et si la magie...

Et si la magie
N'était pas 
Que dans les livres,
Dans cet ailleurs, 
Rêvé,
Connu,
Inaccessible.

Pourquoi croire
Dur comme fer
Au destin de son héros
Préféré
Avoir foi en son monde
Aveuglément
Craindre pour sa vie
Pour cet univers virtuel...

Avant c'était toujours mieux
Autrefois
Etait différent
Plus calme, plus posé
Plus intérieur, 
Plus extérieur aussi

En voulant contrôler
Cette peur de la nature sauvage
De la nuit noire
Des endroits où 
Les animaux sont rois
Nous nous sommes
Peut-être 
Coupés de l'animal qui est en nous

Si je m'extasie pour la finesse
De cette toile d'araignée,
Si je souris 
Quand ma chatte me regarde
Si je suis surprise des jeux
De lumière des arcs-en-ciel
Des nuages
Du brouillard
Pourquoi serait-ce mal ?

C'est que je vois la Nature,
Ses merveilles
Ses lutins
Ses farfadets
Je vois ma maison
Je vois mon sanctuaire
Et je n'en demeure pas moins
Qui je suis...
Formée au virtuel
A la critique
Au doute raisonnable
Capable d'empathie
De compassion
De tendresse

Si je délaisse le virtuel
Les messages subliminaux
Des gouvernants
Des marchants
Trouverai-je
La vraie puissance
Qui est en moins ?
Sentirai-je 
La chaleur de l'énergie
Que nous partageons 
Tous 
Dans mes mains ?
Et si c'est le cas
Qu'en ferai-je ?