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Le Docteur

J'aime les séries 
Anglaises.
Elles sont originales,
De qualité,
Tout y est pensé
Pour surprendre
Intéresser.

Souvent 
Avares en épisodes
Elles révèlent
Un travail minutieux

Ainsi en est-il 
Du Docteur Who,
Docteur qui ?
Ni ès sciences
Ni ès médecine, 
Mais docteur de tout

Deuxième série 
Dont le héros est sans autre arme
Que son esprit fort et vif
"Réfléchis, réfléchis"
Répète-t-il au lieu de tirer 
A tout va

Comme Mac Gyver
Mais moins rebondissant,
Le Docteur
Se tire toujours de situation,
Quelques fois sans mal
Quelques fois avec des pertes

J'aime aussi l'idée d'un infini
Dans le temps et l'espace
D'un autre monde 
Où les espèces cohabitent
Et se parlent 
De la possibilité de réparer
Ce qui a été cassé,
L'esprit loufoque
Débridé
La déduction fulgurante
Des fois en retard

J'aime ce cocktail 
De surprise
De monstruosité
Bienveillante 
Et la certitude que tout sera 
Expliqué
A la fin.


Artisans des mots


" Ce qui se conçoit bien,
S'énonce clairement
Et les mots pour le dire
Arrivent aisément."
Disait Boileau.

C'est l'atout des artisans
Des mots, 
Mais leur talon d'Achille
Aussi.

Je me vois
Comme une enfant
Autorisée à rêver
Tout le temps

J'invente des personnages
Des situations
Je m'endors
Au bras de séduisants
Jeunes hommes
Que je sauve
Ou qui me sauve
Je conduis
Sans savoir 
Par où je suis passée
Car je chevauchais
Un dragon
J'imaginais
Une fin.

C'est si bon
De créer
De faire et défaire
Et recommencer
Jusqu'à ce que la clarté
Soit si forte
Si vraie
Si débordante
Qu'elle se déverse
Sur la page
Sans même crier gare
Sans un effort
En quelques minutes

L'esprit comme une toile
Recommencée à l'envie
Jusqu'à l'incarnation 
Des mots

Et alors...
La terrible relecture
"Nul"
Verdict fatal
"Rien à retoucher"
Comme une statue fragile
"Oserai-je le montrer ?"

Et puis des pas précipités
Des "mamans ?" excités
Prêts à raconter leur journée
Le quotidien envahissant
Ou bien la vie, la vraie...
Comment savoir ?