Article épinglé

Je rêve éveillée

Découvrant les capacités 
Illimitées de l'esprit,
Je retombe en enfance,
Me rappelant les heures
De rêvasseries
Ininterrompues...

Autrefois, 
Chevauchant dans les Rocheuses
Aidant les cowboys 
A escorter leurs bétails,
Ou bien traquant 
Les contrevenants
Sur une moto de la police
Ou guidant les pompiers...


Aujourd'hui,
Je délaisse ma navette
Spatiale,
Pour des dialogues
Plus prosaiquement
Terriens,
En anglais,
Je rêve encore 
Que je rencontre
Mes idoles
Et que nous nouons 
Des liens
De mille façons 
Différentes
Toutes, me mettant
En valeur

Qu'est-ce au fond qu'un écrivain,
Un enfant qui rêve à l'écrit,
Qui crée des mondes 
Entiers,
Et les rend vivants...
Je me rappelle 
Cet épisode de la quatrième
Dimension
Où un scientifique
Ayant créé je ne sais 
Quel insecte
S'aperçoit
Qu'il est son Dieu...

Ce n'est au fond
Que vases communiquants :
Une inspiration jaillit,
Qui a été créée par un autre,
Et donne vie à un autre...
Le doute ensuite,
L'odieux doute, 
Suis-je lu,
Suis-je apprécié,
Dois-je continuer,
Suis-je l'idole de quelqu'un ?...

Mon grand oncle

Mon grand oncle
Etait un homme connu
Autant que moqué.

Il circule sur lui 
Des tas d'histoires :
On parle d'un homme
En soutane et béret
Qui prenait la route à pied
Pour aller célébrer un mariage,
Qui sortait de ses poches
Une boîte de sardines,
Pour son petit-déjeuner ;
Connaissant Michel Serres 
Et beaucoup d'autres personnes.

Pour moi, c'était un homme
De foi.
Lorsqu'il parlait 
De la bible,
Une aura l'entourait,
Une passion débordante,
Une force incroyable.
Il n'avait pas de voiture,
Pour ne rien posséder 
En ce monde,
Ouvrant sa porte 
A tous les nécessiteux,
Pratiquant la charité
Qu'il prêchait,
Vivant son engagement 
Pleinement.

J'espère avoir un peu 
Hérité, 
De sa volonté
Inébranlable
D'aider autrui,
De ses facilités 
Pour les langues
Anciennes
Et 
De sa bonté
D'âme
A refuser 
De juger sur les apparences.
Merci à toi, René.

Maintenant que je suis grande

Maintenant que je suis grande,
Je ne rêve plus de navette spatiale,
Ni de prince charmant,
Ni d'homme enjôleur.

Maintenant que je suis grande,
J'essaie tous les jours 
D'être fière de moi,
Je me consacre à mon travail,
Le temps qu'il faut
Ou le temps volé 
Entre deux autres choses à faire

Maintenant que je suis grande, 
J'ai réussi deux enfants
Deux merveilles
Et deux monstres 
Dévoreurs d'amour 
Et d'énergie
Deux petites piles d'amour 
Aussi.

Maintenant que je suis grande,
Mon cœur est plein 
De mon homme
Ni câlin, ni enjôleur,
Ni très beau, ni très laid, 
Mais aimant quand il faut
Mais présent dès que 
J'ai besoin
Pas vraiment encourageant
Ni décourageant non plus
Maladroit à me faire craquer
Doux avec ses enfants
Doux avec ma famille

Maintenant que je suis grande,
Je vois l'avenir s'ouvrir
Le monde bouger
Et moi au bord 
De la piscine
Hésitante à sauter
Presque sereine
Apaisée
Presque confiante
Et toujours
Poussée en avant
Vers un mieux rêvé.

Quand je serai grande

Quand je serai grande,
Je prendrai une navette 
Pour me rendre à mon travail,
Je serai peut-être 
Copilote d'un vaisseau spatial...


Voyager sera facile :

Un simple portail dimensionnel
Suffira...
La sagesse sera acquise,
Chez tous,
Et on prendra soin de la Nature
Avec laquelle on vivra en harmonie.


Quand je serai grande,

Tout le monde m'écoutera,
On pourra échanger,
Sans s'énerver,
Tous les avis compteront.


Quand je serai grande

Je rencontrerai 
Un garçon formidable
Peut-être un John Wayne
Un Tom Cruise
Un Tom Selleck
Un Harrison Ford
Qui sait ?
Et il me traitera
Comme une princesse 
En me glissant des mots doux
Comme font les acteurs
Au regard enjôleur...

Le requin de table

Alors que nous sommes 
Tranquillement attablés,
Le requin s'approche,
A pattes de velours.

Les sens aux aguets,
Le regard perçant,
Elle s'approche doucement,
De sa proie...

Serait-ce un reste délaissé, 
D'une assiette tombé,
Ou bien une mouche
Ose-t-elle entrer dans son territoire ?

Peu importe, Lilas la tigresse,
Troque son pas tranquille,
Ou agité si quelqu'un
La provoque
A l'aide d'une balle, 
Pour celui, délicat, 
Des félins sur le qui-vive...

On semble entendre 
La célèbre musique,
Ta dan, ta dan, ta dan....
On voit les Dents
De la mer 
Approcher,
Ce sont les Crocs
De la table 
Qui s'apprêtent à 
Fondre sur leur proie !

Aussitôt vu,
Aussitôt englouti,
Un reste de viande
Tombé de la fourchette
Agitée du plus jeune 
Et c'est la récompense
Des minutes passées
A épier la faille,
Chez l'adversaire.

Point n'est question de plaisanterie,
Quand il s'agit du repas
Et même si ce n'est pas le sien,
Elle se l'approprie sans vergogne :
C'est le règne de l'instinct.