Brasser
de l’air
Elle a
son petit bureau
En face
de celui de sa coéquipière.
Au milieu
se trouve un fax bruyant
Et les
téléphones qui sont en constant travail.
D’un
côté, le mur épinglé de divers plannings,
De
l’autre, une succession de tables
Où s’acharnent
de consciencieux salariés.
Elle
arrive toujours après l’heure,
Une tasse
de café à la main :
Elle
soigne ses relations.
A peine
le temps de dire « bonjour »,
Que le
téléphone retentit déjà,
Elle
disparait pour la matinée,
Absorbée
par des tâches inconnues…
Elle
revient après manger,
« Dring » :
Comment ça,
Tu n’as
pas la calculatrice scientifique,
Mais, mon
chéri, c’est le bac demain !
Tu aurais
dû t’en préoccuper plus tôt, non ?
Et
comment veux-tu que je sache où en trouver ?
Mais, je
travaille, mon chéri !
Ce sera
le thème de l’après-midi :
Demandez
à l’entour, les yeux désespérés,
Le cœur
battant,
Si
quelqu’un sait où se trouve
La
cachette secrète
Des
calculatrices scientifiques pour le bac !
Pendant
ce temps-là, silencieuse et
Presque recueillie,
Sa
coéquipière abandonnée,
Écope le
bateau qui coule,
En
transférant à quelques salariés
Les
tâches délaissées,
Les fax
indéfiniment apparus,
Les mails
qui s’entassent.
Si elle
en avait la possibilité,
Sans que
ça se voit trop,
Sans que
ça ne mette en danger
Son poste
ou celui de l’autre :
Elle te
piquerait
Une de
ses crises de nerf,
Mé-mo-ra-ble !