Article épinglé

L'intention




Vouloir
Une aptitude
Pas uniquement
Humaine

Ecrire
Reste une capacité
Visiblement
Humaine

Se plonger
Dans un monde
Inventé
Créé 
De toute pièce

Etre divin
Sans le savoir
Dans l'acte de
Création
Ou l'acte de
Lecture

Comme Metatron
Se nourrissant
Des histoires
Des hommes
Comme autant
De nouvelles
Dimensions

Comme l'Histoire
Sans fin
Où le lecteur
Est aussi le créateur
D'un monde

Comme le multivers
Du Dr Strange
Ou l'armoire magique
Du Monde de Narnia...

Lire
Et écrire
Pour atteindre
Le divin
Créer de son seul esprit
Et de son âme entière

Et si l'intention
D'aider une autre personne
Était aussi puissante
Que le fait de l'aider 
En vrai
Et si l'esprit
Allié à l'âme
Pouvait contribuer
A soulager autrui
A alléger sa peine
Images Gratuites : livre, en train de lire, Couleur, pense ...
Et si...


Le corps discute

Kommunikation Kopf Sprechblasen · Kostenloses Bild auf PixabayPour l’œil exercé
Ou l'âme ouverte
Rien n'est plus simple
Que de lire 
A cœur ouvert
Dans l'expression 
De quelqu'un

Il est bien difficile
De se contraindre
Et de contrôler
Toutes ses expressions
Toutes ses attitudes
En permanence
C'est la fameuse
Communication
Non verbale

Elle se déplace
Comme une poule
Au milieu de sa couvée
Occupant
Tout l'espace,
Veillant 
Au moindre
Détail
De l'apparence-
La sienne et celle de sa famille-
A l'extérieur,
Relâchant légèrement
Son environnement
Chez elle

Se sentant
Confusément
A l'écart
Elle s'impose
Prend l'espace
Parle fort
S'il le faut
Sans intention
De se laisser
Marcher sur les pieds

Tu es avec elle
Ou contre elle
Pas d'alternative
Pas de compromis
Suis ses règles
Ou évite-la
Précautionneusement




Le flambeau

Il est assis
Dans la nuit
Depuis longtemps
Il tâtonne
A côté de camarades
Qui ont des lumières
Frontales
Allumées
Depuis longtemps

Lorsque soudain
Il aperçoit 
Une lumière
Fulgurante
Un phare
Dans la nuit

Veux-tu attraper 
Ce flambeau 
Pour t'éclairer ?
Demande l'inconnu

Et aussitôt
Il s'en empare
Mais fatigue
Ou mauvaise habitude
Il l'échappe
Une fois l'inconnue
Partie
Et retombe dans le noir

Toutes les semaines
L'inconnue revient
Et toutes les semaines
Il échappe 
Son flambeau

Ainsi en va-t-il 
De certains élèves
Qui ne sont pas
Assez forts
Ou ne se croient pas
Assez forts
Pour porter la lumière
En permanence

Alors que faire ?
Partir alors 
Qu'il est si simple 
D'allumer la lumière
Ou revenir
Jusqu'à ce qu'un jour
Une faible flamme
Là où on ne l'attendait plus
Finisse par briller
Légèrement...

횃불 토치 불 · Pixabay의 무료 벡터 그래픽

Les arbres s'embrasent

Surprise
Au détour d'un énième
Trajet
Une explosion
De couleurs

Des ocres, 
Des bruns,
Des jaunes
Plus ou moins foncés
Tout une palette
De sequins dorés
Qui viennent
Nourrir la terre
Pendant que les arbres
Qui les ont porté
Se recroquevillent
Laissant à nu
Les nids délaissés
Les maisons
De guêpes 
Ou de frelons

Plus loin
Orgueilleux
Comme pas deux
Les conifères
Arborent
Leurs habits
Verdoyants
Au mépris
De leurs congénères
A moins
Qu'ils ne leur fassent
Barrage 
Repoussant le mauvais
Temps
En attendant
Une proche 
Renaissance

Surprendre

Quand tout est déjà fait
Avant vous
Comment faire
Pour qu'on vous remarque ?
Surprendre ! 

La petite souris
Oeuvre
Dans l'ombre
Discrètement
Silencieusement
Elle pioche
De ci, de là 
Ce qui lui est 
Nécessaire

Et un beau matin
Alors que tout le monde
Pense qu'elle est juste là
Comme les autres
Surprise ! 
Elle en met plein la vue
Ou plutôt plein le coeur.

Cette vie cachée
Lui colle si bien à la peau
Qu'après un compliment
Elle ne sait réagir
La mise en lumière
La gêne
Si bien qu'elle n'ose jamais
Aller bien loin.
Elle désire le regard
Des autres
Mais aussi
Elle le craint

Elle doute constamment
Et sent quelque fois
Que c'est ça qu'il faut faire
Sans savoir bien d'où
Ni comment elle le sait
Elle le sait
C'est tout

Alors elle écrit
Elle écrit beaucoup
Elle écrit des tonnes
Depuis toujours
Et elle attend
Le signe
Qui lui permettra
De publier
Ou pas
Après tout
N'y a-t-il pas déjà
Des milliers d'écrivains
Depuis si longtemps
Comment oser se comparer
Aux plus grands
Et même aux plus humbles
Alors elle écrit
Et elle attend

Gift Packed Surprise Wrapping · Free image on Pixabay

Le sur place


Tergiverser
Comme une couette
Chaude
Un doudou
Sécurisant

Ne faire que ce qu'on sait
Tourner le dos
A ce qu'on ne connait pas
Reculer et ne jamais sauter

Prendre des risques
Contrôlés
Rester sur les clous
Et ne pas s'éloigner
Du chemin 
De pierres jaunes
De la voie
Tracée à travers La Forêt Noire
Des hommes du milieu

Ou alors
Faire de tous petits pas
Mesurés
Sécurisés
Ou fous ! 
Le mieux 
C'est de ne pas les faire pour soi
Choisir une bonne action
A accomplir
Pour l'autre
Faire ce qui démange
Qui ne serait pas
Si dangereux
Et apporterait
Peut-être
Peu
Mais tant à la fois
Calligraphie
Enluminure
Peinture sur verre
Peinture sur tissu
Et combien 
D'autres merveilles
A essayer
Au moins...

Como Tomar Decisões Sábias, Dentro da Vontade de Deus ...

Comme un enfant trop gâté.

La vie ne m'allume plus
La télévision ?
Bof...
La politique ?
Bof...
Les informations ?
Bof.
La météo ?
Et alors ?

La vie ordinaire
La vie tout court
Oui d'accord
Et ensuite...

L'excitation de la nouveauté
Un nouvel élève
Une nouvelle voiture
Un nouveau vêtement
Une nouvelle activité
Oui, ça marche
Pour quelques temps

L'enthousiasme de l'Art
Revoir des tableaux
Des sculptures
Relire des textes
Oui, ça marche
Pour quelques temps

Le divin dans la Nature
Observer les oiseaux
Regarder les plantes
Câliner ma chatte
Oui, ça marche
Pour quelques temps

Mais pour le long terme
Quoi ?
L'amour, 
C'est la passion,
Le rire idiot,
Puis l'habitude
La lassitude
L’agacement
L'énervement
Et la destructrice routine

Pour rallumer la passion
Il faut un autre
Qui écoute
Qui écoute vraiment
Un adulte de préférence
Et alors je parle
Musique
Livres quelque fois
Cinéma
Film
Science-fiction
Ou l'art de disséquer
L'âme humaine
Sans risque
Et tout ce qui fait vibrer
Mon âme
Se ranime
Des braises presque froides...
Pour quelques temps

Et ensuite ?

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Ensorcelé ?

Sur votre poignet
Bien en équilibre
Tient une boîte 
En carton
Contenant
LA pâtisserie
Tant désirée...
Mais ça peut être aussi
Un paquet de chewing gum
Un repas de sandwich
Ou tout autre chose qui se mange...

Vous l'avez imaginé
Voulu
Choisi
L'objet de votre désir
Est bien protégé
Dans son emballage
Jusqu'au moment
Tant attendu

Dès l'ouverture
C'est un festival
D'odeurs
De satisfaction
Visuelle
D'anticipation
A la dégustation

Là deux écoles :
L'engouffrement 
Façon ours mal léché
Tout juste sorti 
D'hibernation,
Ou la délectation
De détacher
Chaque bouchée
Pour en percevoir
Toutes les subtilités

Ensuite
Vient le charme
Moins magique...
Tout d'un coup
L'emballage
Tant choyé
Protégé
Comme un trésor
Devient odieux
Les restes de nourriture
Deviennent
Monstrueux
Les miettes adorées
Ne sont que des reliefs
Désagréables
Vite il faut jeter
Peu importe où
Mais vite.

Aie ! crie l'herbe écrasée
Par le sac de mac do
Beurk ! émet le fossé
Forcé d'accueillir
Une canette vide
 Bah ! souffle la chaussure
Engluée de chewing gum

Où te caches-tu donc
Gnome malveillant
Qui pour blaguer
Transforme
Un emballage
En immondice ?

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Hommage


C'est l'heure
Fragile
Où les fantômes
Vont paraître

La ronde des cimetières
A fleurir
A parcourir
La nécessaire
Minute
Où l'on pense
A nos disparus.
Ira
Ira pas ?

L'année dernière
Je l'ai zappé
Comme l'année
D'avant
Et surement
Celle d'avant aussi

Des excuses
Des prétextes
Autant 
Que de personnes
Qui regardent
Et se demandent
Qui est-ce ?
La petite de...
Non, ça doit être celle de...
Tu penses !
Quel beau bouquet !
Quelles modestes fleurs 
Artificielles !
C'est moche pour sûr !

Qui a mis ce bouquet-là
Et celui-ci
L'enquête commence
Même si cependant
Il ne sera pas question
De remerciements
Juste un mystère élucidé
Dans une période plus sombre

Ira
Ira pas
Qui sait ?

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Le brouillard


Woman Face Bullying · Free image on Pixabay


Les raisons peuvent varier
Le processus est toujours le même
Vous sentez
Que quelque chose 
Ne va pas

Le brouillard s'installe
Il s'insinue en vous
Envahit tout
Ralentit tout

Vous devez mobiliser
L'ensemble de vos capacités
A faire le vide
Pour vous concentrer
Sur les élèves
Et leur problème
Méthodologie
Exercices de math
Tout est très lent
Très dur
Très éprouvant
Puis conduite du véhicule

Vos propres enfants
Bourdonnent
A vos oreilles
Ils hurlent 
Constamment
Sautillant
Sans cesse
Comme de vrais diablotins
Irritant la moindre
Particule
De vos nerfs
A vif

Puis c'est la paix
Le calme retrouvé
Après une intervention
Extérieure
Salutaire
Vous entendez à nouveau
Les oiseaux
Chantonner gaiement
Vos enfants sont
Calmes et aimants
Tout est simple
Les connexions sont 
Fulgurantes
Et tout un tas de nouveaux projets
Se bousculent
Cuisiner
Ranger
Réorganiser
Faire des achats
Se promener
Même rire 
Et chanter

Bizarre ou pas
Étonnant certainement
Un grand merci 
A vous magnétiseurs
Et magnétiseuses.


Le vent

Quel élément
Est le plus fort ? 
Se disait un jour
La petite fée 
Des champs.

L'eau c'est sûr,
Ne se laisse pas contenir,
Rien ne l'arrête, 
Elle va où elle veut
Obstinément.

La terre
Croule
Est creusée
Arrachée,
Déposée ailleurs,
Mais elle ne disparaît
Jamais vraiment,
L'eau lui coule 
Dessus,
Mais ne la supprime pas.

Le feu
Brûle tout sur son passage
Il a sa vie propre
Et peut se tapir dans des braises
Pour repartir de plus belle.
La terre peut le contenir
L'eau peut l'anéantir
Et il a besoin de l'air pour être.

L'air, lui, aide 
L'eau qu'il oxygène
Aide la terre qu'il aère
Aide le feu qu'il fait naître
Rien ne l'arrête, 
Ni la pierre
Ni le sable
Ni les hommes
Le vent souffle
Où il veut et 
Quand il veut
Où disparaît-il ensuite ?
Nul ne le sait...

Aucun des éléments
N'est vraiment contrôlable
Comme aucun homme
Ne l'est vraiment
Tous sont naturellement
Bénéfiques
Mais peuvent se révéler
Fort néfastes
Si on leur fait du tord
Tout est Nature
Et d'égale importance
Conclut 
La petite fée des champs
En surveillant son domaine


Mon voisin

Quel que soit le temps

S'il est supportable
Deux à trois fois par jour
Si c'est possible
L'on voit déambuler
Dans la rue 
Calme
Deux frêles silhouettes

L'une grande
Élancée
Quoique voûtée
Aux pas de plus 
En plus hésitants
Mais au rythme maintenu
L'autre
Plus massive
Et large
Basse aussi
Suit gentiment
La même cadence
Quoique 
Quelque fois
Tente de s'échapper
De ci, de là

Mon voisin et sa chienne
Se baladent
Ainsi 
Tous les jours
Lui paisible
Observant les voitures
Stationnées
Les façades
Qui ne bougent pas
Les champs qui changent
Elle, la truffe au vent
Tente de faire 
Amie-amis
Avec les chats
Sur son passage
File suivre
Une odeur agréable
Mais revient docilement
Au côté de son maître
A la voix chevrotante
Mais ferme

Toujours souriants
Si on les interrompt 
Quelques minutes
Vous accueillant de bises
Ou de câlins demandant
Caresses
Toujours optimistes
Prenant les choses comme elles viennent
Prompt à raconter
L'histoire du quartier
Heureux de côtoyer
La jeunesse
Heureux de pouvoir
marcher
Encore un peu.

Les oiseaux surfent !

corbeaux - Page 27

Le ciel chagrin
Cache le soleil
Les nuages 
Se parent
De blanc en neige
De bleu jean
Et les gouttes
Hésitantes
A faire le grand plongeon
Assombrissent les nuées
Au loin

Le vent
S'énerve
Mais poussez-vous les nuages ! 

Là au-dessus 
D'un champ 
Labouré
Entouré d'arbres
Qui chantent
S'amuse
Une compagnie
De corbeaux,
Ou de corneilles,
Cerfs-volants
Manquant se percuter
Ils planent
Économisant
Leurs forces
Ballet amoureux
Lutte de territoire
Jeux d'enfants
Peu importe

La Nature s'amuse
Encore, 
Rien n'est perdu,
On croit entendre
Des éclats de rire
Mon visage s'illumine
Oui ce sera
Une belle journée

La reprise

Suivre le rythme
En regardant
Au loin
Les dates clés
Les jours fériés
Les vacances

Comme un élastique
Tendu depuis trop longtemps
Attendre
Le relâchement
Salvateur

Tenir,
Tenir encore
Serrer les dents
Les mâchoires
Les muscles
A en arracher 
Le plastique 
Du levier de vitesse
Comme une seconde nature
Devenue
Normale
Serrer
Et tenir

Puis les vacances
Courtes
Fugaces
A peine 
Relaxantes
Où l'on s'est promis
De faire tant de choses
Qui n'en finissent pas
D'allonger 
La frustration

La reprise
La rentrée
Le retour
Du rythme
Jamais vraiment
Quitté
Toujours latent
Elastique
Tendu
Tiendras-tu ?

Le hamster

Chaque année 
Démarre
Par de bonnes résolutions
"Je travaillerai 
Régulièrement
Je ne me ferai pas 
Remarquer
Et je dirai quand
Je ne sais pas"

Le premier trimestre
Dévoile
Un élève modèle
Soucieux
Des notes
Et du rythme à prendre
Désireux
De s'attirer les bonnes
Grâces

Le deuxième trimestre
Tient plus de l'exploration
Où sont donc les limites ?
Pour les CPE
Pour les profs
Pour mes parents 
C'est le festival
Des mots
Sur le carnet
Des prises
De risque 
Dans les activités
Extra scolaires

On tente un ré-aiguillage
Mais on en revient toujours
Au même point

Comme un hamster
Dans sa roue
Il sait qu'il est aimé
Il sait qu'il peut
Mais il pense
Qu'il doit 
Faire mieux
Plus fort
Plus haut
Pour avoir l'attention
De ceux qu'il recherche
Par dessus tout 
Ses parents

Le nez collé au temps

La brume 
S'installe
Opaque 
Et polluante

Quel jour sommes-nous ?
Que dois-je faire aujourd'hui ?
Ah oui... et ho, ça aussi ! 

La sensation
D'être prisonnière
De sa montre
Premier geste
Après le lever
Remettre ce fer
A son poignet
Le garder constamment
En mémoire
En tâche d'arrière-plan
Consommatrice
Silencieuse
D'une énergie
Précieuse

Le temps me tient
En son pouvoir
C'est lui qui gère
Ma vie
Mes faits 
Et gestes

Ou alors
Est-ce moi
Qui lui donne ce pouvoir ?
Dans quelle mesure
Puis-je profiter
Des précieuses minutes
Inoccupées ?
Se poser
Emmagasiner
Les sensations

Le calme 
Après la course du matin
Vers les écoles,
La chaleur
Du soleil 
Qui a le droit de traverser
Les vitres maintenant,
Même le bruit des mouches
Importunes
La maison
Qui respire
Par des sons familiers
Et même l'horloge
Et ses sonneries multiples
Tout nourrit
Tout détend
Merci le temps.

Le tourbillon

L'été se fait attendre
Et quand il est bien là
Il fait durer le plaisir
Et les déplaisirs
Chaleur
Moustiques
Fatigue
Ennui

Puis vient un nouveau soleil
Le même
Mais moins agressif
Plus chaleureux
Sans brûler tout ce qui bouge

Et alors 
Le vent se lève
Même si vous avez tout prévu
L'imprévu s'invite 
Et s'incruste
Des manuels oubliés
De demandes de subvention
Discrètes
Quatre emploi du temps 
A coordonner
Les éternels documents
Administratifs
Des modifications
De rendez-vous
Les copines qui rappellent
Et la peur
D'oublier
Les clés
Les rendez-vous
Les enfants
Les élèves
La chatte
Oublier
Ou essayer 
Constamment
De penser à tout
Jusqu'à ce que
Chère routine
Calme la tempête
Et que tout 
Enfin
Soit calé 
Jusqu'à l'été.

Où ?

Ecrire oui !
Pour qui ?

Où se situe
La bonne place ?

Dans l'ombre
Avec sa personnalité
Discrète
Tirant les ficelles
De ce qui fait 
Que je suis moi
Incognito

Dans la lumière
Avec la peur
De devoir
Expliquer
Ce qui est évident
Pour moi
De se voir disséquée
Etudiée 
Sous toutes les coutures

Alors 
Où est ma place ?
Toujours au bord 
De la piscine, 
Maillot prêt
Protection mise
A regarder l'eau avec envie...

Le lien

Dès la mise au monde
Une maman
Sait
Elle sait quand son enfant
Ment
Quand il ne fait pas 
Assez
Quand il vit 
En deçà de son potentiel.

Il arrive cependant
Qu'elle ait besoin
D'une traductrice

Pour apaiser les relations
Expliquer que
Lorsque maman te crie dessus
Qu'elle dit que tu ne travailles pas
Qu'elle soutient que tu joues sans arrêt
Que tu ne concentres pas
Que tu vis sur tes acquis
Qui ne sont bâtis que sur le sable

Il faut comprendre
Qu'elle t'aime énormément
Qu'elle s'inquiète pour ton avenir
Qu'elle sait que tu as
De plus grandes capacités
Et que si tu te faisais davantage
Confiance
Tu réussirais
Sans difficulté

Puis expliquer
Que lorsque votre enfant
Se défend de jouer
Insiste sur le fait qu'il travaille
Prétend que ses devoirs sont faits
Et que vous, sa maman, en demandez trop
Il dit 
Qu'il est très anxieux
Qu'il a l'impression de faire
Ce qu'il faut
Et qu'il se rend compte que 
Ça ne marche pas
Mais qu'il a passé l'âge 
Que vous lui teniez la main
Et qu'il se sent dépassé 
Par l'ampleur de la tâche
Qu'il est encore plus triste
Parce qu'il vous déçoit

Optez pour une intervention 
Extérieure,
Prenez rendez-vous 
Avec le professeur principal,
Ou essayez de l'aider
En insistant 
Sur le fait 
Que c'est compliqué
Oui,
Mais qu'à deux
On va y arriver !

Les chevaliers modernes

Le preu chevalier
Dans sa scintillante armure
L’œil aux aguets
La main sur le qui-vive
N'emportant sur lui 
Que le strict nécessaire

Se pourrait-il
Qu'il se cacha
Maintenant
Dans les quartiers
Les plus huppés ?
Ce trader assoiffé
De nouveaux marchés
Tiré à quatre épingle
Irréprochable dès
Qu'il franchit le seuil 
De sa maison
De son appartement
Et prêt à affronter
Des meutes de loups
Entières
Pour emporter l'enchère

On les reconnait 
Déjà à leur allure
Qu'on pourrait envier
Ils marchent d'un pas décidé
Sûrs d'eux
Prêts à en découdre
Dédaignant la concurrence
Homme ou femme
Le look est le premier indice
Le culte de l'apparence
Comme une première impression
Comme un premier défi
Comme une jauge 
De l'autre

Là où diverge l'analogie
C'est dans le but 
A poursuivre
Amasser toujours plus
Contre sauver toujours plus
La veuve et l'orphelin
Ne sont point dans les millions échangés
Le bonheur
Est-il vraiment
Dans un contrôle excessif ?
Qu'arrive-t-il
Lorsque le château 
De cartes
S'écroule ?
Peut-on ensuite
Retourner à une vie 
Ordinaire ?

Ma nourriture

Au milieu de la foule
Une foule 
Cosmopolite
Mais sympathique
Et globalement 
Bien élevée

Des autochtones 
A l'abord
Fermé
Porte de prison
Qui s'éclairent
Soudain
Si vous leur parlez
Gentiment
Et même 
Si votre phrase 
Est un peu bancale
Votre sourire
Compense 
Vos fautes

Et puis surtout
La solitude,
La solitude
Dans la multitude,
Un multivers
A portée d’œil,
Qui s'offre à vous
Sans ambages,
Mêlant l'architecture
Hyper moderne
Aux plus anciens styles

Ma nourriture ?
Des arabesques
Des cariatides
Des fenêtres à l'italienne
Des mascarons
Des passages dérobés
Des façades de pub
Des œuvres d'art
Au beau milieu de la route
Certes les monuments
Sont très attractifs
Mais les façades "off"
Sont toujours mes préférées

Le nez au vent
Les yeux assoiffés
Je capte toutes les vibrations
Des plus humbles maisons
Des plus humbles jardins
Des plus formidables cloches
Mon inconscient stocke
Et mon cœur se recharge
Pour quelques mois de plus

le progrès dévore

Vaste question 
Que celle du progrès
Thème philosophique
Cent fois remis sur le métier

Laissons de côté 
Ses points positifs
Se connecter au monde
Abolir les frontières
Mutualiser les esprits
Et les espoirs

Pour voir ce qu'il pourrait
Avoir de nocif...
Le progrès 
A notre ère
Est insidieux
Invisible
Envahissant

Prenez un ado ordinaire
Il se concentre
Sur ses devoirs
Parce que sa famille
Lui demande
Ses profs
Aussi
La compétition 
Dans la classe

Il fait de son mieux
Il fait ce qu'on lui dit
Et lorsqu'il estime que son travail
Est accompli
Il retourne bien vite
A sa console
A sa télé
A son téléphone

Il est pollué
Toute sa journée
Même le vélo 
Qu'il prend 
Ne lui permet pas
D'échapper aux ondes
Aux notifications
Aux sms, aux mms
Sa nuit est chargée
D'ondes encore
Car il se sert de son téléphone
Comme réveil

Et lorsqu'il essaye de restituer
Ce qu'il a appris
Comme un zombie
Vidé de sa substance
Rien ne revient
Le vide sidéral
Pourtant, c'était là hier
Sûr de sûr !!

Il n'apprend pas,
Il répète
Il ne comprend pas
Il répète
Il ne retient pas
Il répète

Seules les actions relayées
Par son corps
Les manettes 
De sa console
Les pouces
Pour son téléphone
Ont retenu 
Quelque chose
Et pourtant
Encore et toujours
Il essaye
Du mieux qu'il peut
Quand le courage 
N'a pas déserté le navire.

Ajuster son regard

Se placer au centre
De sa vie
De ses choix
N'est pas de l'égoïsme
C'est juste
Se remettre à 
Sa bonne place

Ce recentrage
Permet
De reformuler
Ses limites
Jusqu'où elles peuvent se déplacer
Encore,
Jusqu'où elles sont bloquées

Connaitre ses limites
C'est repenser ses valeurs
Ses choix
Ses droits
Et ne plus laisser l'autre
Les enfreindre
Même un peu

C'est aussi respecter 
Les limites de l'autre
Ses valeurs
Ses droits
Et prendre le recul 
Nécessaire 
A cette clairvoyance
Car on n'est plus centrée
Sur l'autre
Mais depuis soi

Prendre du recul
Sur un conflit
Sur des heurts
Et offrir son regard
Depuis soi
Offrir une autre 
Interprétation
De ce qui se produit
Et laisser l'autre
Libre d'écouter
De comprendre
Ou pas

Une fée

Dans un monde
Où l'on normalise
Tout
Où tous les objets
Sont à l'identique
Produits en série
Fort peu raffinée
Pour certains

Il est des êtres
Qui détonnent
Et marquent
Par leur différence

Le sourire prudent
mais toujours radieux
A mon approche
Éveille en moi
L'enfant dont on vantait
L'accueil chaleureux

Le regard éloquent
Compense le silence
Des mots, 
L'hésitation
A produire
Quelques phrases
Incorrectes
L'appréhension
A une demande
De répéter

Mais l'on devine dans ce secret
Une aisance toute autre
Une perception
Des choses
Des gens
Des animaux
Intuitive
Et perçante
Qui désarme
Et charme
Au sens premier

Et l'on se surprend
A vouloir
Pénétrer ce monde 
Si proche
Dont on ne franchit
Point la porte
Et laisser
Ce petit ange
Dans cet endroit merveilleux
Qu'elle maîtrise
Bien mieux
Que les affres du stylo
Et les méandres de la prononciation

Et si ?

L'enthousiasme
Dans le sens premier
L'inspiration directe
Des dieux
Des entités
De l'Univers
Peu importe

Voir une lueur d'espoir
Au lointain
Un monde humain
Redevenu simple
Efficace
Plein d'entraides
De compassion
D'apaisement
Sans en passer
Par Noé
Et sa réinitialisation

Je ne suis pas seule
Tous ces films
D'anticipation
En parlent
Et le prévoient

Ou ne serait-ce
Que mon âme d'enfant
Lutine,
Mutine,
Qui secoue
Ma carcasse fatiguée
Et éveille toutes les potentialités
Tous les possibles
De mon imaginaire 
A nouveau 
Ouverts
Un monde entier 
A construire
Fini ! 
Il est temps de se 
Retrousser les manches
Et d'avancer
A pas résolus
Vers ce nouveau

Ou bien attendre 
Attendre encore un peu
L'heure propice
L'ouverture des esprits
Coincer le pied dans la porte
Et attendre qu'on veuille 
Bien qu'elle s'ouvre un peu
Et si tout était possible ?
Et s'il suffisait d'y croire ?


La promenade

Il se peut
Que la routine
Devienne une prison
Qu'on se glisse
Sans le voir
Dans une attente
D'attention
De tendresse
De considération

On peut alors
Fuir, 
Momentanément
Et se consoler
Dans les bras
De Dame Nature

Retrouver ses deux pieds
Ancrés dans le sol
Inégal
Longer les champs
Dont les couleurs
Commencent 
A tourner
Anonçant
La moisson 
Toute proche

Sentir les chèvrefeuilles
Sauvages
Les mauvaises herbes
Qui s'accrochent 
Aux baskets

Entendre les oiseaux 
Inquiets
De cette présence 
Inopportune

Lire dans les herbes couchées
La présence d'un lapin
Ou d'un plus gros 
Animal

S'imaginer
Explorant une contrée
Sauvage
Dans une mer de céréales
Loin de toute civilisation

Et puis voir passer le train
Ressentir la chaleur
Arriver au bout du chemin
Et rentrer,
Sereine à nouveau

Recette chasse monstre

Prenez une maman
Au bord de la crise 
De nerf
Installez une bonne
Vieille routine
Et la hantise
De l'heure,
Du rendez-vous manqué,
Des choses à faire
Qui s'accumulent,
Désagréablement.
Laissez macérer

Agitez 
Négligemment
Puis installez
Tout ça
Dans une voiture
Direction 
La mer
Pardon
L'océan

Primo
Installez la maman
Dans un univers
Familier, mais différent
Deuxio
Ajoutez un soupçon
De famille
Juste ce qu'il faut
Cassez 
Tous les rythmes
Trouvez de nouvelles
Occupations
Aux enfants
Voire même au mari
Tertio
Dénouez tous les muscles
Y compris
Celui du cerveau
Et servez frais

Syphonnée

Insidieusement
On a puisé 
Dans mon réservoir
Un monstre 
Sans nom
Sans forme
A aspiré
La moindre goutte
De joie
D'énergie
D'envie

Ça ne se voyait pas
De l'extérieur
Je souriais moins
Je ne riais plus
Je sortais de mes gonds
Faiblement
Je réservais 
Le plus gros paraître
Aux autres
A ceux qui attendaient
Un soutien de ma part
Comme un automate 
En roue libre

J'attendais tout
De ma famille
Supposant 
Qu'à me voir faire
Tout ce temps
Ils auraient appris
Comment 
On console
Mais rien
Ils avaient juste 
Appris 
A compter sur moi

Et la suite

Qui suis-je
Où cours-je
Où vais-je
Dans quelle étagère ?

Je pourrais le prendre
A la rigolade
Affronter 
Bravement
Les coups de pieu
Au coeur
Sans voir
L'auteur de ce pilonage
Affreux

Pourquoi ne pas 
Simplement
Profiter 
Des merveilles
De l'instant
Un sourire,
Un "t'es bien coiffé maman"
Un oiseau qui se fige
En nous voyant
Et semble nous sourire

Pourquoi
L'univers
N'est-il pas plus clair
Qu'ai-je dans les oreilles
Pour ne pas bien comprendre

Je suis une femme
Une fille
Une maman
Une épouse
Une enseignante
Un coach à mes heures
Une amie
Une connaissance
Un écrivain

Je mène déjà de front
Toutes ces "carrières"
Quand verrai-je donc
La dernière à sa juste place
Où donc se cache l'éditeur
Qui me rendrait fière d'ajouter
Ecrivain sur ma carte de visite ?

Est-ce que cela suffira
A monter des murailles 
Solides
Contre l'assassin invisible
Le tueur de joie
Le déclencheur de mélancolie
L'affadisseur professionnel...

L'autre point de vue

Tel un lion 
L'homme rentre
Dans sa tanière
Voir sa femme
Et ses enfants
Dans sa voiture
Après avoir fini sa journée de boulot

Il se pose dans son fauteuil
Pour zapper avec sa télécommande
Arrachant difficilement
Le choix du programme
A sa progéniture

Dignement,
Il se rend dans la cuisine
Dévorer son repas
Puis finit calmement 
Le reste de sa journée
Olympien
Mais impliqué tout de même
Dans l'éducation 
De ses enfants
Et le suivi de leurs devoirs

Il ne voit pas les chaussettes
Qui gisent non loin des chaussures
Non rangées
Ni les miettes sur le canapé
Ni la poussière sur les meubles
Ni les araignées
Ni rien

Cependant
Si sa lionne 
Tigresse à ses heures
Lui rappelle son devoir
Le lionceau qui sommeille 
En lui obéit
Bravement
Et affronte toutes les tâches
Ingrates
Stoïquement
Non sans le faire remarquer
Plusieurs jours d'affilée
Et emporter les acclamations
De la foule en délire
Pour avoir si bien entretenu 
La tanière...
Le week-end !