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Le bal

Il est presque midi
Le soleil luit
C'est l'heure du bal
Des oiseaux en rafale

Rapaces majestueux
Qui régalent les yeux
Légers sur les courants
De grandes courbes dessinant

Se jaugeant, il se frôlent
Qui de nous aura le plus beau vol
De droite de gauche
Un dessin ils ébauchent

La vie s'éveille
Comme les abeilles
Qui dansent devant ma cheminée
Pour tracer le chemin illuminé

Vers les corolles
Que Nature colore
De pollen pleines
Que précautionneusement elles ramènent

Il est presque midi
Le soleil luit
C'est l'heure du repas
La nourriture tend les bras.

Respecter la nature

A qui doit-on confier
Le travail quasi sacré
De protéger notre bonne terre.
Suis-je sa digne héritière ?

Si on supprime cette fleur
Invasive pâquerette
Pour y mettre une sœur
L'iris conte fleurette

Respecte-on la terre,
Est-on logique enfin ?

Virer une plante endémique,
Parlons donc un peu scientifique,
Pour introduire une plante
Modifiée, importée et géante 

Respecte-on la terre,
Est-on logique enfin ?

Arroser tant et plus
Se plaindre de l'eau
Qui l'été n'est plus
Pour le jardin beau

Respecte-on la terre,
Est-ce logique enfin ?

Puis tondre à ras du sol
Tuant quelques insectes au vol
Voir l'herbe jaunir
Et contre le ciel rugir

Pour respecter la terre
Apprends d'abord la nature
Qui depuis des décennies endure
L'homme qui point n'obtempère
A ses injonctions répétées
Qui lance ça et là des déchets
Rejette ce qui lui déplait
A grands coups de produits
Que d'autres hommes lui ont appris
Reviens à ta connaissance ancestrale
Aux pratiques équitables
Qui donnent ta part
En laissant un tout petit peu
A celle qui est le départ
Et chéris-la de tous tes voeux.


Parole

Les amies vous disent
Mais vous ne comprenez pas
Les voix vous disent
Et vous n'entendez pas

Soudain, comme au sortir du bois
Aveuglée par la lumière
Comme pour la première fois
Tout s'éclaire

Le silence comme un refuge
Rétrécie dans les discussions
Qui ne sont que subterfuges
Sans vraie répercussion

Disparue pour sa famille
Quand il s'agit de soi
Noyer les autres avec des broutilles
Des événements en soie
Lumineuse
Et légère
Creuse
Avec œillères

Rien de stressant
Rien d'agaçant
Rien de troublant
Rien d'inquiétant
Rien de vrai
Car ça effraye

Une position bizarre, cependant
Qui peu à peu, vous met au ban
D'une société en rentre dedans
Où tout est noir ou bien blanc

Quand enfin la voix se fait entendre
Quand le son est à nouveau audible
Les autres ne peuvent que prétendre
Ou ne pas entendre ou être sensible
 
Les arguments sortent en furie
Depuis trop longtemps assagis
Ils percutent, c'est vrai
Mais libèrent ce qui est
Pour être agressifs
Ils n'en sont pas moins expressifs
 
Cette autre route que d'autres ont suivi
Se révèle judicieuse au moins jusqu'ici.
Pourquoi ma voix devrait être douce
Car je suis femme, point ne me courrouce ?

Je suis tigresse
Je suis prétresse
Je suis justesse 
Je suis sagesse
Je suis poétesse
 
J'ai dans mes bagages toutes sortes de choses
De la culture, de la connaissance une bonne dose
De l'amitié, de la chaleur entre autre chose
J'ai sacrifié ce que je savais et j'ose
Dire ce que je sais et on s'oppose
 
Non, je ne me tairai plus
Même si je ménagerai toujours
Les plus fragiles, les plus obtus
La nuit cèdera enfin au jour.