Quand on est un nourrisson, les limites, ça aide. Dans son berceau, on est en sécurité, pour bien dormir c'est l'idéal. Plus tard, les limites, ça aide à savoir ce qui est bien ou mal, ce qui est permis ou non, et surtout ce qui est risqué ou non, pour soi ou pour les autres. Tout cela aide à bien grandir. Oui. Mais ensuite, une fois qu'on est grand, c'est à nous de les fixer les limites. On en fixe, on nous en transmet, la société nous en propose ou nous en impose et apparait la fameuse zone de sécurité, la zone de confort.
Attention cependant, cette zone fonctionne comme la peau de chagrin de Balzac, à chaque nouveau souhait, à chaque raté, loupé, stress, on rétrécit la zone, on restreint, on supprime. Comme les personnes âgées qui ne mangent plus de ci ou de ça, car ça leur fait mal au ventre, coupent la part de viande en deux et rétrécissent leurs assiettes à la portion congrue.
Comme un enfant qui se dit les maths c'est pas pour moi, parce que mon frère et ma soeur sont déjà pro dans ce domaine et qu'on ne peut pas avoir la bosse des maths et celle de la littérature. Combien d'années, il m'a fallu pour que je les apprivoise ces maths et même que j'apprenne à les apprécier, un peu, à trouver facile ce qui m'était allergique.
Pourquoi s'empêcher de sauter en parachute si tout est sécurisé ? Pourquoi s'empêcher de passer la journée sur les chaises volantes de walibi, ne pas oser colorier des mandalas ou faire du tournage sur bois, de l'enluminure et pourquoi pas de la reliure un jour, de la calligraphie, comme on fait de la tapisserie, de la broderie, du tricot, de la couture ?
La vie est prenante, on a des obligations, des incontournables. Mais on peut aussi faire la pause, mettre en suspens, gérer ses priorités différemment pour oser se lancer dans ce qui nous est inconnu. Tant pis pour le ménage, tant mieux pour les araignées, je fais quelque chose qui m'enrichit, qui m'élève et ça rejaillit sur mes proches si je me sens mieux, en harmonie avec moi-même.
Ce n'est pas facile, c'est même peu confortable au début, mais on y prend vite goût. C'est une stimulation intellectuelle et manuelle qui confine au "cap ou pas cap" des cours de récré. Relever de nouveaux défis, ne rien rejeter, ne pas avoir d'a priori, ne pas se juger non plus, c'est un travail sur le long terme qui en vaut la peine.
Et si on en ressent l'appel, tenter le pendule, les techniques de soin alternatives (EFT, TAT, ho'oponopono, fleurs de Bach et j'en passe...) accessibles sur le net, les techniques d'apprentissage différentes (brain gym, méditation, sophrologie...) et sa technique à soi, celle qui est dictée par son coeur, qui vous fait vibrer et où tout est possible.
Après c'est une fois une chose, pas tous les jours, à son propre rythme, mais il y a de quoi être fiers. Par contre, ce n'est pas parce que vous avez baissé des barrières que vous ne les remonterez plus jamais... Oui je peux tenter des concours, on me dit mise en relation avec une maison d'édition, sur le thème de la cabane, je dis "pourquoi pas", et je regarde mieux, public 9-12 ans "mais j'écris pas pour eux moi" et hop, barrière remontée, alors, cap ou pas cap ?
