Article épinglé

Pas de Noël à l'horizon

 Avec l'âge

Difficile 

De retrouver

L'esprit de Noël


Cette sensation dans le dos

Ce picotement du coeur

Cette excitation à ouvrir le paquet

Cette joie à découvrir le jouet désiré


Avec l'âge

C'est le questionnement sans fin

Faire plaisir

Ou respecter son compte en banque

Acheter quelque chose

Si le conjoint ne le fait pas


Réunion de famille

Corvée de la discussion

Corvée des émerveillements

"Que c'est bon !"

Puis l'attente du départ

Ou la déception de la froideur


Artifices et faux semblants

Ou c'est vous qui le voyez 

Ainsi ?

Noël pour les grands

C'est avant

Les décorations

Dépoussiérées

Les guirlandes qui scintillent

Les créations 

Plus ou moins artistes


L'âme titillée

Qui vibre 

Le corps qui se pose

Et se déguste

L'esprit

Débarrassé de ses contraintes


Noël

Chaleur intérieure

Rires 

Rythme nouveau

Et chocolat !



Epoussetée

D'abord,
C'est le sombre
Le noir
On tombe
Rien à quoi 
Se raccrocher
On tombe

Soudain
Sous ses pieds
Le dur
C'est la fin
De la chute

Deux options
Creuser pour tomber
Plus bas
Taper du pied
Mais un grand coup
Et remonter

Si on remonte
On laisse
Derrière soi
Ce qui n'est plus soi
Les vieilles poussières
Les vieilles habitudes
Les vieilles négligences

Ça fait peur
Très peur
Vraiment peur
Et si on se perdait
Et si on ne savait plus écrire
Et si la connexion avec cette joie
Première se rompait...

Et si une nouvelle connexion
Plus puissante
Plus rapide
Plus subtile
Se cachait sous cette poussière

Personne pour vous le dire
Ou juste une ou deux
Mais surtout le cœur
Surtout les doigts qui démangent
L'envie permanente
De griffonner toujours

Épousseter les couches
D'oignons 
Qui ne fonctionnent pas
Pour montrer 
La lumière dessous





Identique et différent

 Les humains

Veulent l'égalité :

Homme femme

C'est pareil


Oui, 

Un corps

Qui pense

Qui raisonne

Positif

Ou négatif...

Identiques


Les différences

Existent

Entre générations

Entre pays

Entre homme

Et femme


Comparez

Vos mains

Différentes

Petites poucettes 

De Michel Serres

Mains de pianistes

Mains de travailleurs

Mains de femmes de ménage

Utiles

Pratiques

Mais différentes


Richesses de la Création

Au potentiel

Caché


Par les mains

Passe le coeur

Tout comme les yeux

Sentez leurs vibrations

Elles vous révèlent

Quelque chose.




Mon terroir

La terre sous mes pieds

Les vallons sous mes yeux

Le bruissement de l’abeille à mes oreilles

L’odeur de géraniums à mon nez

Le goût du magret en bouche

 

En ville

J’observe le musée

A ciel ouvert

Les combats d’architecture

Ça vibre

Mais c’est autre chose

 

J’ai le besoin des arbres

Des fleurs

Des oiseaux

Des horizons changeants

Des Pyrénées annonceurs de pluie

C’est ma vibration

Ma régénération

 

Mélange de générations

Qui vivaient de la terre

Les deux pieds ancrés

Le cœur dans les nuages

Travaillant dur

Marchant beaucoup

Riant toujours

 

(primé au Jasmin d'argent 2020)

 

 

 

 

La commande

Nouvelle Lune

Nouvelle commande

Un déluge

D'eau

Lessivage d'automne

Un second

Rinçage du négatif

Comme séchage

Du vent 

Dissolvant les restes de rancune.


La Nature se tourne et se retourne

S'enveloppe

Dans une couette

D'animaux

D'insectes

Dans le repos éternel

Recouvre le tout

De feuilles mortes

Et somnole jusqu'à l'hiver

Au calme




L'automne

 On peut ouvrir

Toutes grandes

Les fenêtres

Au soleil

Amical


On peut cuire

Des dizaines

De gâteaux

Dans le four

Bien venu


On peut rester

Émerveillée

Par le pinceau

Magique

De la Nature

Qui colore tout

De mille feux


Surveillant

Du coin de l'oeil

Les abeilles sauvages

Assaillies

Par leurs ennemies

De toujours

En recherche

D'énergie

Pour passer l'hiver


Bien au chaud

Chez soi

Admirant

Le brouillard

Qui unifie tout

Une tasse

Entre les mains





En panne

Toute l'attention

Tournée

Vers ses activités

La fée

En a perdu ses ailes

 

Trop d’événements

En quelques mois

Pas assez de prudence

Pas assez de patience

Ou juste la pause

Avant une marche plus haute


Une accumulation

De stress

Des fractures

Une souris

Coincée

Dans son labyrinthe

Et c'est la panne


On voit toujours

Les SOS

Mais on n'a plus

Le droit d'y répondre

Portail fermé

Le mental reprend le dessus

Le physique craque

Le coeur s'épuise

L'âme s'inquiète


Où est la dépanneuse ?

Viendra-t-elle ?














Version 2.0

 Etre soi
Au milieu des autres
Demande du temps
Sainte impatience
N'en donne pas beaucoup

Se connaître
Se regarder
Et non se voir
Comprendre
Les paroles
Du corps
Qui coincent
Les cervicales,
Qui allument
Le cerveau,
Qui tirent
Sur le dos.

Et découvrir
Une nouvelle force
Rêvée
Mais réelle
La force 
D'éteindre
De répondre
De parler
Aux douleurs

Se sentir
Presque
Entière
Connectée
D'une autre façon

Regretter
Ce retard
Dans la découverte
Y aura-t-il 
Assez de temps
Pour en faire
Quelque chose ?

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Un port à l'horizon

On voit dans le regard 
De l'autre 
Outre sa maladresse
Son attachement à soi
Son amour

On pardonne
On laisse passer
On sourit
Tendrement

Et puis, un jour
De fatigue
D'agacement
Ou parce qu'on a évolué
Parce qu'on "travaille" sur soi
On ne sourit plus du tout 

Quand on souffle
C'est de découragement
Pas de sagesse
Sophrologique
Ou autre

Tout agace
Tout énerve

On désespère
On fuit
On pleure
On se lamente

Et puis
On décide
De parler
Dernière chance
Avant le grand déchirement

Et on est écouté
On retrouve 
La maladresse
Mais aussi
Le regard tendre
L'envie de garder
L'autre pour soi
La précaution
Dans les actions
Les petites attentions
Comme autant
De bouquets
D'amour

Un port d'attache
Sur la mer
D'huile

Reste 
La vigie
Vigilante
La tempête
N'est pas loin
Peut-être

La valse

Trois pas à droite
Je souris
Trois pas à gauche
Je pleure

C'est moi 
Ou 
C'est les autres ?

L'horloge
Dans mon corps
Sonne
Ça sonne 
La fin
De la maternité
Le début
De la retraite

Ça tourne
Tourne
Mais la routine
Demande toujours
Sa part
Ecole
Travail
Ménage

Un petit tour
Sous le capot
Deux trois 
Réglages 
Et ça repart...

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ça tangue

 Comme un navire

Pendant la tempête

J'affronte la houle

De mon coeur


Je tangue

A droite

A gauche

Incapable

De trancher


Dans le fond

Je sais

Mais les implications

Sont

Si multiples

Suis-je

Prête

A affronter

Tout ça

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L'armée des mots

Oyez oyez
Braves gens
En réponse
A votre inquiétude
Sa majesté
Le Tout puissant
Vous offre son remède

En rond
Vous répéterez
"Gestes barrière"
"Distanciation sociale"
Et ça ira mieux !

Si je tenais
Le magicien des mots
Qui fourvoie
Ma langue chérie
Au profit
Des politiques
De tous bords
Depuis si longtemps,
Je ne dresserai pas
Une barrière virtuelle
Devant lui
Mais je lui assénerai
Une belle claque réelle !

Quel monde avons-nous créé 
Pour que tous adhèrent à cette nouvelle doctrine
Sans hésiter
Comme un programme pré-installé
Se met en route au contact d'un virus
Moi la première ?

Penser que l'autre est l'ennemi
Que l'autre est le potentiel contaminant
Que l'autre doit être éloigné
Pour le bien mutuel
Saper en deux expressions
La solidarité
L'amitié
La famille
La vie sociale
Des êtres humains
Diviser à jamais
Pour régner en quiétude

Opposer celui qui reste chez lui
A celui qui continue de travailler
Celui qui côtoie des malades
A celui qui est en bonne santé

Isoler chaque personne
Dans ses préoccupations individuelles
Chapeau bas
C'est magistral
Un endoctrinement seconde
Totalement massif
Voire universel

On recommence
Comme le nuage de Tchernobyl
Et personne ne lève le problème
Non ce ne sont pas les gens
Qu'il faut accuser
Non un virus n'est pas transporté
Que par les gens
Un virus est dans l'air
L'air voyage
Il va où il veut
Il emporte ce qu'il veut
Il ne s'arrête pas
Devant un geste barrière
Ou à un mètre de distance
L'air c'est la Nature
Et la Nature sonne désespérément 
L'alerte

Sortez prendre l'air
Prenez ce risque
Pour vous déscotcher de la TV
Des messes répétées
En boucle
Sentez l'herbe sous vos pieds
Et réfléchissez
Par vous-même
Comme avant
Il est temps



Pli ou levée

On joue
On se concentre
Il faut aider son partenaire
Et faire échouer ses adversaires

"Tu as raté ta pli là !
Il te fallait jouer le 9 !"
Et la même question
Une pli ou un pli ?
"Un" ça fait bizarre à l'oreille,
Mais "une" est-ce correct pour autant ?
"Une" c'est un poisson !
Alors "Un"
Rare mot qui n'est pas tiré
Du latin
Mais du français
Même un peu ancien...

Le pli 
Des cartes
Vient à la file
Des vêtements
Ça sent le repassage,
Le frou-frou des jupes plissées
Puis vient
Le papier
L'origami en tête
Les collages et les découpages
De maternelle
Puis les rides
Sur la peau
Qui fatigue 
De s'être trop étirée
D'avoir trop bronzée
Puis le courrier
Mystérieux
De l'espion discret
A remettre en main propre !

Le pli victorieux
Qui fait basculer la partie
Entière
Ça ne fait pas un pli
C'est le meilleur !




Absolument !

Cachée 
Derrière mon téléphone
Cachée 
Derrière mon clavier
Révélée
Par ma webcam
Au détour
D'un partage d'écran

Je me pense
Effacée
Comme une fée
Qui aide de loin
Discrètement
Une ressource
A solliciter
Qui débroussaille
Le chemin
Et
Disparaît

Cependant
Je suis là
Bien visible
Pour les autres
Mes clients
Mes élèves
Mes connaissances
Agréables

"Absolument !"
Je ne m'en rends pas compte
Mais monsieur C. sourit 
Au téléphone
A ce mot révélateur.
Il renferme
Mon énergie
Ma joie
Mon envie d'aider
Consolide
Le rendez-vous
Change
D'un
"oui, oui"
Jeté négligemment

Je suis visible
Et même prévisible
Je suis plus là
Que ce que je pense
Plus attendue
Que ce que je crois
Plus utile
Que je ne le supposais
Et plus entière
Aussi



L'apprentissage imprévu

Est-ce une abeille
Une mouche
Un moustique
Un moucheron ?
Rien qu'au son
Au déplacement
A l'agressivité
Le corps sait.

Notre disque dur
Est plein de données
Qu'on n'a pas appris
Sur les bancs de l'école

Qui ouvre le frigo ?
Au son on l'entend
A la démarche on le déduit
Qui est levé
Et gigote sur la chaise du salon ?
Oreille et déduction

Une poignée en fer
Une poignée en bois
Le sens de l'équilibre
Le corps sait

La caresse du vent
Les risques d'orage
L'odeur de brûlé
Le goût des aliments passés
On sait

Comme un instinct
Transmis de combien de générations
On appréhende notre environnement
On apprend à le décoder
Son après son
Matière après matière
Odeur après odeur
Détail après détail
Saveur après saveur

Un savoir acquis
Inconsciemment
Qui déroute
Quand on est ailleurs
Une puissance de réflexion
Insoupçonnée
A entretenir
Pour ne pas qu'elle casse

Ne pas agresser ses oreilles
Travailler sa vue
Apprécier le visuel de son repas
Avant le goût
Reconnaître les étoffes
La caresse de l'herbe
Aussi bien que l'effleurement des touches
Du clavier
Entretenir ce qui est là
Développer ce qui sera

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Home ou house

Chaque langue 
A ses particularités
Sa personnalité
Chez les anglophones
C'est house 
Pour le bâtiment
Une maison,
Et home
Pour sa maison particulière
Son chez soi

En français
Ça n'existe pas
La maison est la même
Dans les deux cas

Un joli bâtiment
Simple
Une maison,
Cossue
Une villa,
Multiple
Un immeuble,
D'agriculteur
Une propriété,
Riche
Une baraque.

Toutes ces demeures
Sont des "chez soi"
Des maisons
Des lieux de repos
Coffre-fort du cœur
Des câlins
Ou des tempêtes

Elles peuvent être uniques
Ou nombreuses
Si les parents 
Sont soumis à mutation
Ou lorsque les enfants
Expérimentent 
Leur propre chez eux.

Autrefois on n'avait les moyens
Que d'un seul chez soi
Et de plein de locations
Le chez soi provisoire
Et le chez soi du propriétaire
Plus définitif

Maintenant
Les aléas du coeur
Font que ce qui était prévu
Pour être permanent
N'est quelque fois
Que l'affaire de quelques années













La blague


    C’était dimanche. Julien regardait nonchalamment la TV « Succès de la COP21 : tous les pays se sont mis d’accord sur un texte… » Julien ronchonna : un texte, un texte, tu parles ; d’accord pour rien faire oui ! Alors, il eut une idée. Julien était comptable dans une entreprise familiale. Il était tout seul dans son bureau ; ses collègues, au magasin et à l’atelier, aimaient bien blaguer. Le lendemain, il partit plus tôt et arriva en vélo ! 
    Ce fut un sujet de discussion intense : il venait de s’offrir une voiture hybride qui avait fait jaser. A la pause café de 10h, ça ne manqua pas. Les supputations fusaient, mais il ne répondit rien : technologie moderne, tu parles, ça tombait en panne comme le reste ; il allait y passer sa prime de fin d’année ; mieux valait acheter français et ainsi de suite…
    Puis Julien finit par trancher : pas du tout, ma voiture fonctionne très bien, merci. Nouvelle stupéfaction et demande d’explications. « J’ai suivi les recommandations de la COP21 : je réduis mes gaz à effet de serre ! » C’était parti pour les blagues, vu que Julien était connu pour être un pétomane invétéré. On lui fit remarquer l’inconfort de la selle, la difficulté à déposer sa sacoche sur le vélo et mille autres détails du même genre pour le décourager, mais il n’en fit rien et se prit au jeu. Il se dit que la blague était bonne et finit ainsi la semaine.
    De toute façon, il faisait beau, même en plein mois de décembre et la température était confortable. Julien était célibataire, il avait hérité de ses parents une petite maison avec un grand jardin, dans un village à proximité d’Agen.
    Le lundi suivant, il fut bien attrapé. Un de ses collègues avait poussé la blague plus loin. Habitant sur les coteaux, il avait la flemme de pédaler et s’était dit que ça ressemblait trop à ce qui avait été fait. Alors, il passa tout le week-end à méditer sa blague, et enfin, il eut l’idée ! Sa femme pesta bien un peu, mais elle connaissait son mari : il était impossible à convaincre lorsque la bêtise le prenait. 
    Aussi le lundi matin, vint-il tout fier de lui, garer son cheval sur sa place de parking ! Sa trouvaille avait déclenché un tonnerre de klaxons, mais aussi des sourires en coin. Les personnes âgées avaient abandonné leur petit-déjeuner pour sortir voir cette extravagance, ce qui n’était pas pour déplaire à notre plaisantin, commercial de son état et tout heureux du remue-ménage causé. Son chef, par contre, riait jaune : cet engin de cheval avait beau être bio, il n’en faisait pas moins ses besoins sur son parking tout neuf !
    A la pause café, tout le monde sortit admirer la bête : on ne savait pas que le commercial faisait aussi de l’équitation et on se découvrit de nouveaux sujets de discussion. Dans l’après-midi, la presse locale se déplaça : ma foi, ce n’était pas chose commune que de voir un animal en guise de moyen de transport. Le chef se trouva bien embêté, il essaya de faire comprendre au journaliste qu’il ne s’agissait là que d’une occasion isolée et qu’il n’était pas nécessaire d’en faire mention dans le journal. 
    Mais le reporter avait enfin trouvé un sujet épatant et il ne voulait rien lâcher sur l’affaire. Aussi fallut-il interviewer l’heureux possesseur du « véhicule »… Celui-ci fut surpris, mais pas dépourvu et en bon commercial, il déclara qu’il avait souhaité, en cette fin d’année, honorer ses clients autant que son patron en se déplaçant ainsi. C’est que, dans sa société, on était fabriquant d’engins agricoles depuis des générations et le fait que celui-ci soit d’origine américaine ne changeait pas le fait que c’était des agriculteurs dans l’âme, d’où le cheval. Enfin, il ne put se retenir de rajouter le côté écolo à l’affaire : c’est pour suivre les recommandations de la COP21 ! Et vlan dans les dents du Julien !
    Le journaliste repartit tout heureux du scoop et enjoliva l’histoire qui parut en deuxième page, pas moins ! Le chef dut se fendre d’un appel à son grand patron qui dut lui aussi en référer au groupe pour lequel il travaillait. On se souffla mutuellement dans les bronches et cela redescendit jusqu’au commercial qui était sommé de finir la semaine ainsi puisqu’il l’avait déclaré au journaliste. 
    Cependant, il se trouva très embêté, le temps avait changé et il menaçait de pleuvoir. La blague allait tourner au vinaigre. Le journaliste l’appela pour savoir ce qu’il comptait faire et lui-même ne savait pas comment se tirer de cette histoire. Ce fut Julien qui lui donna une astuce. Ils habitaient non loin l’un de l’autre et ils connaissaient un agriculteur qui jouait toujours les Père Noël en calèche à cette époque de l’année. Quelques minutes de discussion plus tard, et la promesse d’un repas conséquent, et nos deux employés rejoignaient conjointement leur travail en calèche, excusez du peu. Le chef n’en pouvait plus, on allait lui souffler dans les bronches encore une fois.
   Le lendemain tout son personnel se trouvait tassé dans la calèche et enfin, il découvrit que cette petite blague avait créé la cohésion qu’il s’ingéniait à installer depuis son arrivée. En effet, il avait pris la tête d’une entreprise masculine, plusieurs groupes s’y trouvaient : l’atelier, les commerciaux, le magasin et le comptable. Tous voulaient faire leur travail convenablement, tout en ne comprenant pas les exigences des autres groupes sur lesquels ils empiétaient infailliblement. Le comptable voulait des documents dûment remplis et signés, l’atelier voulait se consacrer à ses réparations et pas à la paperasse, le commercial négociait avec son client sans se préoccuper des documents à suivre et le magasin ne pensait pas toujours à informer l’atelier des arrivages ou à préparer les documents pour le comptable. Bref, chacun accusait l’autre de mal faire son travail et ce n’était que sarcasmes et remarques désobligeantes à la pause café. 
    Le chef s’était vu assigner des objectifs stricts par sa direction qui subissait la pression de son commanditaire. Mais il se disait qu’il les atteindrait sans peine, si seulement il arrivait à faire de ces groupes, une véritable équipe. Et voilà qu’un défi stupide avait réussi là où il patinait depuis des mois. Ils étaient tous entassés dans cette calèche sous la pluie en train de rire et de plaisanter, tous ponctuels, tous contents. 
    Évidemment, la presse locale était là et ils eurent même droit le soir à un petit entrefilet au journal de 20h. Il faut dire que les marronniers de décembre avaient tous été traités de long en large et en travers, alors un petit peu d’humour provincial n’était pas pour déplaire.
    La semaine suivante, le chef et toute l’équipe reçurent un étrange courrier. Les salariés d’une entreprise concurrente les informaient respectueusement qu’ils relevaient le défi ! On rit beaucoup : quels andouilles, pourquoi pensaient-ils donc qu’ils voulaient s’en prendre au marché. 
     Et puis, pourquoi pas, après tout. En un rien de temps, la calèche devint à la mode ! Les concurrents de l’entreprise de Julien ne voulaient pas rester à la traîne, et puis finalement, différents moyens de locomotions tous aussi farfelus les uns que les autres virent le jour : vélo électrique solaire, calèche, pousse-pousse à vélo, cheval, âne, poney, même les bœufs furent attelés mais aussi tandem avec parapluie bricolé et autres excentricités. Tout le monde s’y mettait et on arrivait au boulot en rigolant. 
     C’était une sorte d’esprit de Noël drôle et enjoué, une façon spéciale de commencer l’année. Personne n’avait plus peur de la neige, ni de glisser en voiture. Les stations essences étaient désertées et les gens se saluaient en approuvant le véhicule de l’autre. Ce furent deux semaines de joie, de silence et de paix. Les voisins se parlaient à nouveau, car ils avaient là un bon sujet de discussion, on s’échangeait des tuyaux sur les bricolages à réaliser. Les animaux étaient mieux traités, les médecins désertés et on respirait mieux.
    La petite ville d’Agen devint le centre médiatique du monde pour quinze jours : on venait de partout admirer ce prodige. Les Japonais surtout s’inclinaient devant la fantaisie. On se demandait d’où venait cette étrange idée, si elle allait durer, quelles étaient les conséquences sur le long terme. Le Président de la République lui-même se fendit d’une visite et félicita le maire de la ville pour cette initiative de pointe. 
    En privé, ce dernier lui fit remarquer qu’il aurait pu utiliser un système moins polluant pour venir et qu’il serait bon qu’il réfléchisse à un moyen d’économiser l’électricité à l’Elysée par exemple. Il lui expliqua que son système permettait non seulement d’économiser du carburant, d’éviter de la pollution, mais qu’il permettait à des métiers en voie de disparition de retrouver un second souffle. Les agriculteurs étaient valorisés, les éleveurs, les maréchal-ferrant, et même les réparateurs de vélo et d’engins de toute sorte retrouvaient de la clientèle, sans parler de l’éclat de sa ville, plus silencieuse et plus propre.
    Le Président acquiesça poliment, mais il n’imaginait pas Paris traversée par ce type de véhicule toute l’année. S’en était fait de l’initiative agenaise et de la blague de Julien, le Président n’en dit pas un mot lors de son discours de fin d’année.
   Soudain, une alarme tonitruante retentit, Julien émergea difficilement de son sommeil : il était 6h30, l’heure de se lever. Il s’assit sur son lit, regarda par la fenêtre et ne vit pas de cheval, ni de vélo d’ailleurs. Quel rêve étrange !

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Le mouvement

Aller 
ou 
Partir
Comment les différencier ?

Aller
S'en va le coeur léger
Il papillonne aux courses
Fait du lèche-vitrines
Rend des visites
Il est aussi très investi
Dans un futur progressif
Très grammatical
Sans doute copié
Des anglais
Demain je vais travailler au jardin
Un petit côté emploi du temps 
Et une originalité
Qui donne des cheveux blancs
Aux apprenants
De cette langue
Décidément
Complexe...

Partir
Est plus régulier
Bien assis dans le troisième groupe
Il en suit les règles
Simplement
Avec lui
On ne peut s'empêcher
De voir des valises
On peut partir
Aussi bien
En vacances
Qu'aux courses
Avec des poches
Du Sud-ouest

Pour tous les deux
Le trajet 
N'est pas toujours
A sens unique
L'aller se marie
Au retour
Et ce n'est pas
Parce qu'on part
Qu'on ne reviendra
Plus jamais

Déménager 
Est déjà plus expéditif
Voyager
Plus dépaysant
Revenir et rester
Assurent la stabilité
De l'ensemble

Partir et Aller
Sont donc des flèches
Mais aussi
Des Boomerangs

L'étiquette

Cela m'est tombé dessus
Je ne serais pas
Bizarre
Étrange
Réfractaire
Décalée
Différente
Je serais
Autre

Au lieu d'être
En marge du groupe
Je serai dans un autre
Groupe
Une catégorie
De gens particuliers
Comme moi

Bonnes nouvelles
J'ai donc
Des capacités
Autre nouvelle
Je ne suis pas seule

Mais dois-je
Pour autant
Faire valider
Tout cela
Par la Science
A l'âge que j'ai ?

Que faire
De cette nouvelle
Information ?
Cela change-t-il 
Vraiment des choses ?

Simplement
Ce que je fais
Naturellement
Jongler
Avec les mots
M'amuser
Et créer comme on taille
Un bloc de pierre
Comme on dessine sur une toile
Comme on organise des notes
Tout cela
N'est pas si simple
Pour tous les autres
Tout cela a
De la valeur
J'ai
De la valeur

Cela ne change rien
Cela change vraiment tout.



Connectés

Une série de 0 et de 1
Tissés pour reproduire
La réalité
Pour assurer
Rapidité
Efficacité
Et surtout
Rentabilité

Tout le monde 
A dû le tester
Même ceux 
Qui étaient allergiques
Ou réfractaires

Était-ce si merveilleux
De passer par les écrans
Oui et non
Les bugs
Les difficultés de connexion
Les difficultés de manipulation
Les loupés dans les mails

N'était-ce pas 
Pour pousser
Encore et toujours 
A l'entraide
Au nécessaire besoin
De solidarité

L'important
Dans la connexion
C'est l'humain

Communication Contact Téléphone · Image gratuite sur Pixabay

Le seuil

Le pas de la porte
Un pas en avant
Vers l'extérieur
Un pas en arrière
Vers l'intérieur

Un pas
Un petit pas
Un énorme début

Un pas vers l'inconnu
On sait ce qu'on a
Derrière soi
Son passé
Ses habitudes
Son confort

Mais que se trouve-t-il
Devant soi ?
Est-ce pour autant 
Dangereux ?

Et si tous les débuts
Étaient de formidables
Aventures
Avant d'être
De formidables
Craintes ?

Et si les difficultés
Dans ces formidables
Aventures
Étaient
Des possibilités
De nous améliorer...
Alors
Pourquoi hésiter encore ?

Carte Genévrier, tirée de l'Oracle de la sagesse des arbres de Jane Struthers (éd. Médicis)

L'idole

Il chantait
Qu'il n'était
Pas un héros

Et pourtant
Aucune cause
Ne lui semblait
Indéfendable
Et surtout
Si elle semblait
Orpheline
De voix
Pour la porter

Qu'est-ce qui a tant plu
A mon fils ?
La voix aigüe ?
Les paroles fortes ?
Le rythme atypique ?
La vie hors du commun
De ce petit monsieur
Qui disait en face
Ce que tout le monde
Avait sur le coeur
Porte-parole
D'une génération
Face à un Président...

Peut-être aussi
Le destin brisé
De cette gouaille
Partie trop tôt
Et si mystérieusement...

Ce n'était pas un héros
Mais à en juger
Par la collection de mon fils
C'est bien une idole
Pas prête d'être oubliée



Souplesse et créativité

Qui n'a pas
Secrètement dit
Ou ouvertement prononcé
Une phrase comme
"Je suis fatiguée,
J'en ai marre de ce rythme
Il me faut des vacances
J'en peux plus !"

Voilà, c'est fait !
Mais quoi,
De vraies vacances,
Pas possible,
Ça c'est une invention
Humaine
La vie, elle,
S'active toujours.

Alors oui, une pause
Énorme
Dans nos emplois du temps
De folie,
Mais pour mener
Un autre
Travail
Le tripalium
Encore lui !

Apprendre la souplesse
Que l'autre ne cherche pas
Systématiquement
A vous agresser
A vous énerver
A vous ennuyer
Que l'autre est comme vous
Stressé et frustré
Énervé et agacé
Et qu'il existe des solutions
Qu'il ne tient qu'à vous
De trouver !
Votre créativité
Votre énergie retrouvée
Le champ infini
Des possibles
Ouvert

Oui,
Ça coince
Mais la solution
Est en vous
Là où elle a toujours été
On vous dit
Pas de reprise sans masque
Vous en fabriquez un
Pas d'achat de bricolage possible
Vous temporisez
Ou vous faites avec les moyens du bord
Les légumes sont plus chers
Vous faites un potager
Vous savez mobiliser
Votre énergie
Pour faire des choses impossibles avant
Car il n'y avait pas le temps
Ou on ne le prenait pas

Souplesse et créativité
Et si vous en profitiez
Pour réinventer votre société ?
Votre microcosme,
Votre fonctionnement familial
Vos habitudes d'achat
Votre lien avec la Nature
Reprendre tout
Depuis le début
Pour être un roseau...
Roseaux Plantes L'Eau · Images vectorielles gratuites sur ...

Le sourire de la maison

C'était un jour
Comme tant d'autres
Ni beau ni triste
Je mis mon masque
Je pris mon gel 
Nouvelles habitudes
Bien pénibles...

La voiture me conduisait
Elle connaissait la route
Vide désormais
Ou si clairsemée
Que ça en devenait
Morne

Étrange
Comme 
Ce qui nous énervait
Avant
Nous manque
Ensuite

Arrivée,
Je garais la voiture
Et m'armais
D'une forte dose
De bonne humeur

Porte ouverte
"Et bonjour !"
Une vieille dame
S'extirpa 
Difficilement
De son fauteuil
Usé
"Je vous ai fait le café !"

On discutait 
En même temps
Que je me sentais
Comme Marraines les Bonnes Fées
De la Belle au bois dormant
Dépoussiérant
Rangeant
Aspirant
Lavant
Un peu plus longtemps
Que ce qui m'était demandé

Evidemment
Elle me payait
Pour tout cela
Mais ce qui faisait
Vraiment
Ma solde
Et me poussait
Vers la cliente suivante
C'était le sourire radieux
Qu'elle m'offrait en partant
Jusqu'à ses yeux rieurs


La pause

Pour certains
Le calme 
Avant la tempête
Ça ne peut pas
Etre si simple
Que ça
Il y a certainement
Plus grave en préparation

Pour d'autres
Une liberté
Fugace
Retrouvée
Prendre à nouveau
Sa voiture
Et partir

Pour moi
Peut-être
Un choix
A faire
Enfin
Un choix
Définitif
Pour arrêter 
De souffrir
Cycliquement
Pour poser
Des mots
Sur un sentiment
Ou pas
Le doute
Encore lui 

Sortie du cloître

L'Humanité
Sérieusement
Appliquée
A se cloîtrer
Chez soi,
Que fait la Nature
Pendant ce temps ?

Un festival
De couleurs
D'odeurs
De sons !

Soudain
On ne voit plus
La rivière
Ni les bâtiments
Cachés
Derrière
Des écrans
De verdure

De verts tendres
Des verts sombres
Des verts profonds

Les iris fièrement
Colorés
Les lilas 
Qui embaument
Même quelques muguets
Qui font la course
En tête

Les abeilles bourdonnent
Avec d'autres insectes
Pollinisateurs 
Les oiseaux chantent
Et déclenchent
Quelque fois
L'alarme 
"Attention chat ! "

La Nature s'est éveillée
Et on ne l'a pas vu...


Mon miroir

Coincée
Étouffée
Emprisonnée
Avec eux
Encore et toujours

Tous les jours
La même histoire
Fais...
Non !!!

M'énerver
Crier
Hurler
Taper
Pas encore

Attendre
Jusqu'au retour
Du papa prodigue
Tenter d'expliquer
Gentiment
Encore 
Une fois de plus

Et puis
Voir
Son reflet
Dans la glace
Miniature
Qui résiste 
En face de soi

Est-ce qu'il est comme ça
Parce que je suis comme ça
Comment faire pour désamorcer
La situation
Avant de désamorcer
L'amour ?
Se poser la question
C'est déjà un début.
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