Article épinglé

The armor 1

   C'était un de ces jours agréables où l'on a envie, sans savoir pourquoi, d'aller balader et de profiter du soleil. Les enfants avaient pris les pinces à déchet et des poches, au cas où, et nous avions pris notre route habituelle, sous les platanes. Il y avait un petit vent frais et agréable. Le temps d'arriver à l'écluse, nous avions déjà récolté au moins 5 bouteilles en plastique et une dizaine de mégots de cigarettes. Les garçons se promenaient le long de l'écluse observant les remous de l'eau, la vitesse à laquelle elle se vidait ou se remplissait. Je leur faisais confiance et assise sur un rondin coupé, je laissais vagabonder mon regard. Quelque chose attira mon attention, ce n'était pas quelque chose qui brillait franchement, ni quelque chose de volumineux, ni non plus un animal ou un déchet, mais j'avais envie d'aller voir. 
- "Et si on allait jusqu'à l'autre pont, le long du canal ?"

    Aussitôt dit, aussitôt fait. En un rien de temps, j'avais atteint mon fameux objet, les enfants se chamaillaient à l'arrière, comme d'habitude. Mon aîné, très intéressé par la lithographie, vint voir ce que j'avais ramassé, pendant que le petit était parti devant, bouder. 
- "C'est quoi ?" demanda-t-il.
- "Je ne sais pas... on ne dirait pas du plastique, pourtant c'est trop régulier pour être une pierre ou une partie de bijoux, ce n'est pas du verre non plus..."
- "C'est dommage, s'il y en avait plusieurs, ça ferait un joli bracelet", déclara-t-il, toujours plein de bonnes idées.
   
C'était bizarre, ça avait l'air d'une sorte de polygone, on aurait dit une tomette miniature, mais noire, d'un noir profond et uniforme, et puis les côtés étaient doux, comme limés. Je décidais de le mettre dans ma poche et de l'observer plus tard, à l'ombre, avec une loupe.
Les enfants furent infernaux, excités et pénibles entre eux, du coup, j'écourtai la promenade, pour les focaliser sur le goûter dans l'idée qu'ils se calment un peu...

L'après-midi fila en occupations diverses et autres punitions, jusqu'au soir, tout aussi agité. La nuit se passa sans encombre et je m'habillais avec le même pantalon qui n'avait pas trop souffert, en changeant mon pull qui, lui, avait récupéré la farine et le sucre du goûter de la veille. Cependant mon pantalon me sembla lourd et la poche me paraissait bien gonflée. En glissant ma main pour l'aplatir, je sentis un objet bizarre dont je ne me rappelais pas, au fond de celle-ci.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire