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Fantastic french 7

Finalement, ça s’était bien goupillé, il avait choisi une date dans les vacances scolaires, ce qui faisait que mes petits étaient avec mes parents et que Mathieu travaillait, il ne verrait même pas la différence, enfin presque. Le plus dur ne fut pas forcément les bagages, quoique. Il fallait quelque chose qui fasse habillé tout en restant décontracté et dans lequel je serai à l’aise, pas un truc blanc ou à pois ou à rayure non plus, ce n’est pas télégénique, ni un truc sexy, là je ne serai pas du tout à l’aise. Je finis par désespérée en regardant ma penderie et me décidais à faire une dépense supplémentaire en allant dans mon magasin favori. J’en profitais pour racheter un maillot, tout en me disant que je ne le porterai que s’il n’était pas là, trop gênant pour moi. Et puis je regardais une tenue plus habillée pour le cas où il me traine en boîte, pas envie du tout, mais qui sait dans l’euphorie du moment… Ensuite, il fallut trouver une stratégie pour l’avion, comme dit Indy « voler, oui, atterrir, non ! ». Déjà l’idée de me trouver dans un aéroport, limite, limite, mais deux, carrément pas, et toute seule ! Au final, je finis avec un cocktail : de pierre, d’EFT et de méditation.
Mon mari m’amena à Toulouse le jour J, un vendredi, on partit vraiment très tôt, il était sûr qu’il y aurait du monde. Il passa tout le trajet à me détailler ce qu’il avait prévu pour la semaine suivante, et le week-end qu’il avait bien chargé aussi ; et je passais tout le trajet à tripoter ma pierre et me répétant que tout irait bien. Au final, on arriva avec une bonne demi-heure d’avance et comme il avait des choses à faire, il me quitta assez tôt pour rentrer organiser ses activités, à commencer par un dîner en tête à tête avec le replay du dernier match de rugby qu’il avait raté. J’avais prévu des sudokus d’un niveau supérieur au mien avec le crayon à gomme évidemment et deux plaques de chocolat, toujours utiles dans ces cas-là. Je sursautais à tous les bruits suspects en priant pour qu’on appelle vite mon vol. Je respirais enfin dans l’avion en dédaignant le paysage et en me disant que j’avais une chance folle de passer tout un week-end avec Misha. Il avait l’air trop sympa au téléphone, hyper cool et zen, ça allait être trop super.
 Et puis, je finis par atterrir à nouveau, je fus dans les dernières à descendre. En me disant que j’avais été folle d’accepter, que j’allais surement faire de nombreuses fautes en anglais, autant parler allemand comme une vache espagnole, bref, c’était une catastrophe assurée. Et puis en sortant avec ma valise, je vis une pancarte avec mon nom, ça m’a fait bizarre, je me présentais et le chauffeur s’occupa aussitôt de mes bagages. Un maladroit fit tomber sa mallette et je crus m’évanouir de peur, mon cœur s’emballa, mais je me concentrais sur le chauffeur, une chose à la fois, une chose à la fois. Il m’ouvrit la porte d’une modeste limousine noire, la grande classe, j’avais le sourire cheese et j’étais toute rouge.

Misha était à l’intérieur, il me salua, j’étais toute impressionnée et fatiguée de tout ce stress. Il me demanda si j’avais fait bon vol, je dis que oui, mais que j’avais un peu stressée à l’aéroport, il hocha la tête. Puis il me proposa à boire, il y avait toute sorte de boissons, mais j’en pris une sans alcool, j’avais mangé tout mon chocolat et je n’avais réussi que trois grilles au sudoku. Il me dit que nos chambres étaient proches et qu’il était très content de la sienne et aussi qu’il avait hâte de visiter un peu. En général, tout était réglé au millimètre dans les conventions, et ils ne voyaient que les halls d’accueil ou les réceptions la nuit, il lui tardait de voir la ville en plein jour. Il était hyper bavard, mais parlait très lentement, je souris à l’idée de trouver plus bavard que moi. Mon téléphone se mit à sonner, c’était mon mari qui voulait savoir si j’étais bien arrivée, je ne me gênais pas pour en faire des tonnes et il raccrocha vivement, sans doute un essai était-il sur le point d’être marqué.

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