Qui est
donc la « fantastic french » ?
C’était LE week-end de mes
rêves ! J’avais décidé de dépenser une somme folle pour m’inscrire à la
convention de Londres. J’allais enfin pouvoir rencontrer mes acteurs favoris.
J’avais aussi pris un ticket pour avoir un autographe, une possibilité de dire
un truc un peu intelligent à l’un des acteurs, et qui sait ? Moi la
quarantaine bien tassée, rétrécie au rang de teenager rouge tomate, fallait-il
être bête tout de même…
Et mon mari ? Il
m’accompagnait bien sûr, mais pas à la convention, juste pour papoter avec nos
amis à Londres et peut-être visiter un musée ou deux et quelques pubs. On
s’était copieusement engueulé d’abord, et puis il avait fini par céder et nous
acheter les billets d’avion, à la condition que je ne consacre qu’une journée à
la convention et le reste aux amis. Il était jaloux comme un pou, mais parlait
mal l’anglais, ça n’aurait servi à rien qu’il m’accompagne.
On était arrivé le vendredi
soir, on avait bien rigolé avec les copains. Il avait sorti toutes ses
anecdotes de son frais mandat de maire. Il n’y avait guère autre chose qui
comptait pour lui en ce moment, et je comptais un peu sur ce week-end pour
rallumer un peu la flamme… Le samedi, j’étais partie aux aurores, un plan de
Londres d’un côté et les horaires du train de l’autre et ceux du métro au dos,
bref, fin prête à en découdre ! Je m’étais maquillée, j’avais brossé mes
dents et j’étais sur mon 31, mais simple, chaussures plates en vue du trajet
que j’avais à faire. On avait fait le petit bisou habituel, celui qui ne
voulait plus rien dire et j’étais partie toute excitée, la fleur au fusil.
J’avais d’abord galéré avec le
train, et puis avec le métro, et je peinais à me repérer pour trouver la
convention, quand j’avisais une bonne femme avec des vêtements excentriques et
un bonhomme qui jouait avec un tournevis sonique. Je me mis en devoir de les
suivre, et je tombais enfin sur le saint Graal. Une énorme halle remplit d’un
monde fou, tout ça jacassant en anglais avec un fond sonore très envahissant,
des animations de tous les côtés et des files d’attente à faire pâlir les
Postes d’autrefois.
Je mis un temps infini avant de
repérer la file pour les autographes et enfin, celle pour Supranatural et je
fis du sur place pendant un temps fou. Vers 13h je me demandais si j’allais
continuer ou partir manger un truc sur le pouce. A 13h30, je partis manger,
tout était diablement cher. J’avais promis à mes deux garçons de leur ramener
un truc, mais la moindre babiole en toc était à un prix fou.
L’après-midi se passa de la
même façon, à piétiner en attendant mon tour, avec des gens qui me bousculaient
sans s’excuser et semblaient vraiment beaucoup plus s’amuser que moi. J’avais
un mal de tête qui montait, c’était horrible. Enfin arrivée à mon tour,
l’acteur m’expédia parce qu’il devait partir au meeting des questions-réponses
et je me retrouvais avec une superbe photo signée, sans mon nom.
Avec tout ça, je faillis rater
mon train pour revenir chez mes amis. J’étais frustrée, lessivée et très déçue,
mais je ne laissais rien paraître, ça aurait fait trop plaisir à mon
mari ! Le dimanche se passa en balade et papotage, on se plaignit
mutuellement de nos hommes qui faisaient de même devant nous. J’aimais bien la
ville, elle avait un mélange équilibré d’ancien et de récent et de très bonnes
vibrations. Finalement on se prépara à repartir, c’était passé bien vite et
notre visite n’avait pas du tout eu l’effet escompté.
Mon mari me bouscula pour
partir vite à l’aéroport, nous avions un vol en fin de journée et il pensait
déjà à son conseil municipal et à tout ce qu’il allait devoir faire encore
d’ici là. Je laissais mon regard vagabonder pendant qu’il s’occupait de nous
enregistrer. J’ai toujours trouvé les aéroports compliqués à comprendre, il
faut s’enregistrer, laisser ses bagages et se reenregistrer, sortir ses
chaussures, toujours penser à mettre des chaussettes sans trou. Bref, c’est
grand, on n’y comprend rien et ça m’angoisse beaucoup.
Soudain, je vis un ours en
peluche tomber d’une valise, je laissais mon mari et ma valise, ramassais
l’objet pour le rendre à son propriétaire « Sir, sir, you dropped
this ? » (Monsieur, vous avez perdu ceci ?) dis-je avec un accent approximatif. Un homme se retourna,
l’air complètement épuisé et me remercia chaleureusement. Je le reconnus de
suite, c’était Misha Stephens de Supranatural et j’ajoutais « with
pleasure, mister Stephens ! »(Avec plaisir, monsieur Stephens) ce à quoi il répondit « Ho, you
were at the convention ? » (Ho, vous étiez à la convention ?). J’avais enfin engagé la conversation avec
un de mes acteurs favoris, lorsqu’un bougonnement tonitruant nous interrompit,
c’était Johnson Tackles qui revenait le chercher. Moqueuse, je dis en manière
d’au revoir « Oh you’re travelling with an angry bear ? » (oh, vous voyagez avec un ours colérique). Je
n’avais pas plus tôt fini que mon mari m’interpela de loin et Misha répondit
« you too ! » (vous aussi !) en rigolant. Je lui souris largement.
A ce moment là, un autre type, sur
ma gauche, se mit à crier : « Winhunters, you’re going to
die ! » (Winhunters, vous allez mourir !) Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, si c’était l’énervement
d’être pressée, le fait de sentir mon mari énervé ou que je ne puisse pas
profiter de 5 minutes de pur bonheur en anglais, je me suis mise à incendier le
pauvre homme. Tout en restant polie, je lui fis remarquer que la convention
était finie et qu’il n’y avait pas de raison de continuer à faire des
animations et que ça commençait à bien faire toutes ces blagues de potache,
quand on est adulte ! Le tout dans un anglais approximatif, j’ai toujours
eu des difficultés avec les temps des verbes.
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