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The Armor 16

   A ce moment là, retentit une sorte de bruit qui devait, pour les habitants de ce vaisseau, être un rire sardonique de victoire. Il y avait une vingtaine d'humanoïdes à la peau entièrement blanche, tout nus, mais sans signe distinctif, à part l'un d'entre eux qui arborait une haute coiffe rouge sang. 
-"Cela fait longtemps", dit-il, "que nous envoyons des messages de détresse dans toutes les galaxies alentour, mais un seul à la fois à cause de l'état de faiblesse de notre vaisseau : 3 humains et un supra-humain, quelle chance pour nous !" Nous étions piégés et vexés, moi plus que les autres, et personne ne répondit. Souriant, il donna ses ordres : "Commencez par la femelle, nous garderons le supra-humain pour la fin, le vaisseau pourra le recevoir à ce moment-là !"
   Tony tenta de s'interposer quand les autres vinrent me chercher et m'emmener par les poignets sans ménagement :"Laissez-la tranquille !" cria-t-il avec un ton très très intimidant. Ce à quoi le "roi" répondit : "Ne vous inquiétez pas, votre tour viendra !" et comme pour attiser encore un peu plus la colère de son nouvel  hôte, il ajouta "Les humains sont le mets préféré de mon vaisseau... Voyez-vous, il est vivant, et l'âme humaine contient toute la puissance nécessaire à son bon fonctionnement... mais comme il est endommagé, il se peut qu'il ait besoin de tous vous déguster... Nous verrons, peut-être que je garderai l'un d'entre vous comme en-cas pour plus tard..."
   J'entendais dans mon oreillette les indications de mes compagnons : tape comme ci, fais comme ça, on va venir te délivrer ; mais j'étais tétanisée, je ne pouvais rien faire, ni rien penser. J'essayais de m'accrocher avec les jambes, mais je reçus un violent coup de poing dans le ventre qui me fit lâcher. "N'abîmez pas la marchandise" dit le "roi" à ses sbires. J'essayais de me concentrer sur ma respiration pour ne pas imaginer le pire, mais ça devenait de plus en plus difficile.
  Finalement, à peu près au milieu du vaisseau, ils s'arrêtèrent devant une porte vitrée. L'intérieur était la seule partie noire du vaisseau et lorsqu'ils ouvrirent la porte, ça sentait mauvais au point que je faillis vomir aussitôt. Ça sentait la mort et la décomposition. Sans rentrer eux-même, ils me jetèrent à l'intérieur et fermèrent aussitôt la porte. J'entendis qu'ils enclenchaient des boutons de l'autre côté.
   Apeurée, je me mis à tambouriner la porte et criant qu'on m'ouvre, ce qui était stupide, mais instinctif. Puis soudain, je sentis une sorte de liane s'enrouler autour de mes chevilles, c'était froid, visqueux et solide. J'essayais de la dégager, mais il n'y avait rien à faire. En une seconde, je tombais de tout mon long sur le dos, en étant tirée très vite et très fort, vers le fond de la pièce. J'étais maintenant suspendue en l'air dans le noir, la tête en bas, j'avais glissé sur des restes de cadavres, c'était à peu près sûr, j'avais l'estomac au bord des lèvres. Presque aussitôt, je sentis une douleur affreuse dans mon dos, il y avait comme une espèce d'énorme ventouse sur toute la surface de mon dos, qui m'aspirait. Je hurlais de douleur, mais bientôt ce que je ressentais était au-delà des cris, je perdis connaissance quelques minutes. Lorsque je m'éveillais, je sentis non pas mes forces, mon sang disparaître, mais une partie plus profonde de mon être, le "roi" avait dit vrai, ils étaient en train d'aspirer mon âme.


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