Enfin, un soir où mon maire de
mari n’avait pas de réunion, je lui exposais calmement la proposition de Misha
et on regarda comment on pourrait faire. C’était un week-end, ce qui impliquait
que je pourrais partir le vendredi, même tard et donc je raterai les cours du
samedi, mais pour une fois, les élèves comprendraient, les parents aussi, ils
étaient tous sympas. Du coup, il faudrait quelqu’un pour amener le grand au
tennis le vendredi soir et s’occuper du petit, pendant que quelqu’un d’autre
m’emmènerait à l’aéroport. Puis le samedi, il n’avait a priori pas de
rendez-vous à la mairie et s’il en avait… il valait mieux que les petits
partent en week-end aussi chez l’un ou l’autre des grands-parents.
Je lui demandais s’il voulait
m’accompagner (je lui fis même les yeux du Chat Botté), mais la perspective
d’un week-end entier en tête à tête avec la télé sans bruit, ni personne qui
demande de changer de chaine, semblait vraiment le ravir. Il n’avait pas l’air du
tout jaloux, moi/ Misha tout seuls, tous les deux, no stress. C’était, il est
vrai, un peu décevant, j’aurai bien aimé qu’il me fasse une énorme crise de
jalousie, mais non, il semblait penser qu’il n’y avait pas le moindre danger…
Par ailleurs, j’avais demandé à ma copine prof d’anglais si elle pouvait
m’enregistrer, tout en me disant que j’aurai une honte pas possible si jamais
je disais un truc de travers. Mais elle ne pouvait pas m’accompagner non plus,
elle était à un congrès à Paris au même moment, tandis que l’autre copine prof
avait programmé un voyage en Grèce.
J’allais être seule, il fallait
que je me débrouille et j’allais atterrir dans le même aéroport, sinon c’est
pas drôle évidemment… Quelque fois le sort semble vous narguer, ça ne
fonctionne pas comme avec Harry Potter « pas à Serpentard » ok, pas
de problème ; toutes les fois où je me suis dit, « ça, non »
pim ! c’était pour moi ! Comme un boomerang en pleine face, comme un
épisode de Sherlock, sauf que je ne meurs pas, je suis juste obligée d’avancer…
mais passons.
Je rappelais Misha et lui dis
que c’était d’accord. Le seul problème était toujours le même, l’argent. Il se
mit à sourire au téléphone et me dit qu’il s’était permis de négocier comme
pour lui : prise en charge totale des billets d’avion aller-retour,
transport de l’aéroport jusqu’à l’hôtel et paiement total des frais d’hôtel,
puis transport jusqu’au studio d’enregistrement compris. En prime, me dit-il
une petite somme rondelette m’attendait à l’issue de l’interview qui assurait l’exclusivité
à l’émission. Il s’excusa, il n’avait pas pu obtenir autant que pour lui, parce
que tout de même j’étais moins connue. Je lui dis que même 50 euros, ça m’irait
bien. Il se mit à rire franchement et je me suis sentie bête d’un coup. Mais il
n’ajouta rien d’autre. Enfin, avant de raccrocher, il ajouta de penser à
prendre mon maillot, une tenue chic pour sortir au restaurant et une pour
sortir en boîte, ce à quoi je lui répondis qu’il ne compte pas trop sur la
dernière. Moi en boîte de nuit anglaise ? Déjà que je ne savais pas trop
ce qu’ils pouvaient passer comme type de musique, en plus je détestais
carrément les jupes et les robes et les tenues sexy : mamie s’en va
danser, très peu pour moi. Quelle idée, ce Misha !
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