Que t'arrive-t-il ?
Ce soleil n'est-il, que de façade,
Puisqu'aussitôt après tu pleures ?
Qu'as-tu donc, cher Ciel,
Pour être si changeant ?
Il est vrai que de là-haut
Les choses ont un autre visage.
Mais tu n'as pas besoin
De faire semblant...
Tu es contrarié, on le voit bien.
Un moment, tu bleuis à loisir,
Tu inondes notre terre,
De soleil, de chaleur,
Tu redonnes l'envie,
De sortir sous ta protection,
De planter, de marcher,
D'écouter et de respirer.
Mais alors pourquoi ces yeux mouillés,
Dès le lendemain venu ?
"Je pleure des hommes
Et de leur cruauté,
Sur le sang répandu
A peine connu,
Sur les millions détournés
Dont tout le monde se gausse ;
Je pleure la Nature,
Trahie, dénaturée ;
Je pleure mon espace,
Envahi, zébré, pollué...
Et puis, j'entends les oiseaux
Dont le chant coutumier
Me fait croire et espérer
Que tout est bien,
Que tout ira mieux.
Que quelques-uns aussi
Tendent toujours l'oreille
A ce que Nature dit,
Et même s'ils sont peu,
C'est avec des petites gouttes
Que naissent les grandes
Rivières...
Alors je souris,
Je bleuis,
Je laisse le soleil
Apparaître un peu,
Et j'espère !"
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